““Meilleure vie””: le spectacle-thérapie de Lisa Blum passe à Bruxelles ce vendredi
Que vous ayez 17 ou 77 ans, que votre vie soit toute tracée ou que vous ne sachiez pas encore vraiment où aller, que vous traversiez une période difficile ou que vous ayez juste envie de vous rappeler à quel point la vie vaut le coup d’être vécue : le spectacle « Meilleure vie » écrit et interprété par Lisa Blum va vous bouleverser. On a discuté avec elle de ce show pas comme les autres.
De tous les spectacles qu’on a pu voir, le show que nous offre Lisa Blum ne ressemble à aucun. « Meilleure vie » est une sorte d’ovni dans l’univers des spectacles. Et quoi de mieux que les mots de l’auteure elle-même pour décrire son œuvre ? Dans la bande-annonce qui nous donne un aperçu de cet étonnant seul en scène d’1h15, elle explique : « Dans ce spectacle, dans le désordre, il est question des films qu’on se fait dans sa tête, d’Instagram, du chemin de vie, de Rome, de risques, de thunes, de danse, de manque de sommeil, de peur de l’engagement, de Francis Cabrel, de comparaison, d’amour, de test de grossesse, de pensées de merde, et du prince charmant. Mais le mieux, c’est que vous veniez ! », conclut-elle. Et on ne pourrait pas dire mieux. « Meilleure vie » est un moment de vie qui se vit plutôt que de se décrit. Mais pour être sûr que vous ayez assez envie de le vivre et de prendre votre billet pour ce vendredi soir au Kings Comedy Club si ce n’est pas déjà fait, voici une mise-en-bouche alléchante de ce qui se cache derrière ce spectacle unique.
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Rendre l’intime universel
Dans « Meilleure vie », il y a de l’humour, il y a des récits personnels, il y a des réflexions psychologiques, des clés de développement personnel, des références littéraires ou bien des moments dansés et chantés. Lorsque l’on demande à Lisa Blum de le décrire, elle explique :
J’ai eu envie d’y mettre plein de choses, je ne me suis pas limitée, du coup ça fait une espèce de bordel cohérent. On a l’impression que je l’ai écrit rapidement mais ça m’a pris des années, ça a cheminé en moi depuis un moment.
Pour autant, elle précise qu’elle n’est pas humoriste : « J’avais envie d’écrire un spectacle qui soit drôle mais pas que. Parce que comme je le dis au début du spectacle je ne suis pas humoriste, c’est important de me libérer de ça, de la question de est-ce que vous allez rire ou pas. C’était important d’y mettre d’autres choses. C’était dur car je n’avais pas de référence ou d’artistes à qui me comparer. J’ai compris qu’il fallait que j’arrête de chercher à ce que ça ressemble à quelque chose que je connaissais déjà, et je me suis permise d’y mettre tout ce que je voulais. Peu à peu j’ai vu que c’était cohérent que ça s’enchaîne plutôt bien. Je me rendais compte qu’il y avait un écho entre une citation d’un auteur et une de mes histoires personnelles. » En effet, « Meilleure vie » ne ressemble pas aux one woman show qu’on a l’habitude de voir et ne rentre finalement dans aucune case. Et c’est tant mieux. On y pleure autant qu’on y rit et c’est ce qui fait toute sa particularité. Il nous émeut, nous rassure, nous console, nous surprend et surtout nous apprend beaucoup. « Je suis très intéressée par le développement personnel, par des clés qui permettrait de vivre de façon plus épanouie, mais je trouve que parfois il y a un côté trop sérieux, pas assez rock’n’ roll dans ce domaine. J’avais envie de m’amuser à glisser des astuces de développement personnel qui, moi, m’ont vachement aidé, un peu comme un message subliminal. Par exemple quand je parle à la petite Lisa, (la version jeune d’elle-même) et que je lui donne des conseils. Au fond je parle aux gens qui sont devant moi et je me dis que peut être, eux aussi ça peut les aider », raconte-t-elle.
Rassurez-vous Lisa Blum ne vous donnera aucune leçon durant le spectacle, bien au contraire. Elle rit d’elle-même et de ses propres erreurs, partage avec le public ses expériences bonnes ou mauvaises, aussi intimes qu’universelles et forcément on se reconnaît. Elle aborde les relations amoureuses, la gestion des émotions, les aspirations que chacun·e a dans la vie, mais aussi la maternité et la vie de parents. Pourtant dans la salle il y a tous les âges, tous les sexes et chacun s’identifie à un moment ou un autre. C’est l’effet Lisa Blum.
Après le spectacle des gens m’attendent souvent pour me dire “J’ai eu l’impression que ça parlait de moi”. Parfois ce sont des hommes, parfois ce sont des personnes âgées, parfois ce sont des jeunes de 18 ans, ce ne sont pas que des femmes de mon âge qui s’identifient à ce que je raconte.
« Dernièrement, un homme m’a dit “ça m’a complètement parlé parce que je suis tout l’inverse de toi. Moi je n’ai jamais peur, je ne doute jamais donc je trouve ça génial que tu racontes que tu doutes beaucoup et que tu n’as pas confiance en toi” et c’était super drôle. Aussi ce que j’adore c’est qu’une personne va me dire “moi je suis en reconversion professionnelle et ça a résonné tellement fort”. Et c’est assez fou car, je ne parle pas de reconversion professionnelle dans le spectacle. Mais tout le monde peut s’y reconnaître et moi ce qui m’intéresse le plus c’est de réussir à arler de ce qu’on ressent en tant qu’humain. On s’aperçoit très rapidement qu’on ressent tous des choses finalement », affirme Lisa Blum.
Un premier spectacle seul en scène magistral
On ne le devinera jamais en la voyant sur scène, mais « Meilleure vie » est le premier spectacle que Lisa Blum a écrit et qu’elle joue seule en scène. Elle qui a toujours rêvé de cinéma, a finalement eu une carrière de chanteuse pendant plusieurs années avant de décider qu’elle voulait monter sur scène. Elle se souvient : « Je me suis dit soit tu fonces maintenant et tu fais ce que t’as envie de faire, soit tu le fais pas et tu vas le regretter toute ta vie et être super frustrée. J’avais hyper peur, mais ma peur de passer à côté de ma vie et de ne pas aller au bout de mon idée était plus grande. » Au fil de ses expériences, elle réalise que son truc à elle, c’est de raconter son vécu et de le partager, provoquant ainsi des réflexions chez les autres : « Ce que je préfère moi dans la littérature c’est les autofictions, les gens qui se racontent hyper intimement. J’ai mis du temps à me dire que c’était vraiment ça mon truc et j’ai mis des années à me dire moi aussi je peux le faire puisque n’importe qui peut le faire. N’importe qui vit des choses. Et c’est ce que je préfère : cet ultra-réalisme, ces moments qui se sont vraiment passés ou des fictions tellement bien écrites qu’on pense que tout est vrai. Je me suis amusée avec ça dans le spectacle en partant de vraies expériences personnelles, puis en ajoutant par ci par là des choses pas vraies, de la fiction. »
On s’autorise à rire et à pleurer ensemble
Et le résultat est bluffant, pour l’avoir découvert à Paris dans la péniche la Nouvelle Seine, pendant 1h15, nous voilà transportés dans une bulle parallèle qui nous pousse à réfléchir sur le sens de notre existence et ce que le mot bonheur signifie vraiment. On en oublie presque que nous ne sommes pas en tête à tête avec une amie, tellement le propos est parlant. On s’autorise même une chose rare : verser des larmes en public. C’est justement cette proximité et cette connexion avec le public que Lisa apprécie particulièrement : « Je prends énormément de plaisir à être seule sur scène, pour moi c’est presque plus facile. J’adore être seule avec le public parce que tout est possible.» Elle ajoute :
J’adore quand il y a des imprévus ou quand j’ai un trou de mémoire. C’est finalement les moments les plus humains du spectacle.
Elle nous raconte alors une anecdote très touchante d’une représentation qui l’a marqué : « Le soir le plus difficile où j’ai joué, il faisait hyper froid. On était le 1er avril et il neigeait. C’était irréel, la guerre en Ukraine commençait, tout était fait pour que ce soit morose. J’arrive et il y a 10 personnes dans la salle. Je n’avais jamais vécu ça parce que depuis le début la salle était remplie et ce soir-là, on était 11, moi inclue. » Elle poursuit : « Je suis arrivée sur scène, je me suis mise à pleurer et c’était pas du tout prévu. J’étais trop mal, fatiguée, c’était trop dur, rien n’allait et une dame dans le public m’a dit « Moi aussi j’ai envie de pleurer, c’est dur mais ça va aller ». On a commencé à échanger et à la fin du spectacle je suis descendue dans le public et je les ai pris chacun dans mes bras, un par un, pour les remercier d’avoir été là et je me souviendrais toute ma vie de cette représentation. C’était tellement intime, tellement touchant, beaucoup m’ont remercié en disant que ça faisait du bien de s’autoriser à pleurer. »
Un remède contre la déprime
Touchant, intime, intense, autant de mots qui décrivent ce moment de partage autour de problématiques aussi personnelles que collectives. On ressort du spectacle comme régénéré·e, et avec une envie de vivre dix fois plus forte. C’est une sorte de thérapie en accéléré. On a alors demandé à Lisa Blum quel était son remède contre la déprime ? Elle nous a répondu avec l’honnêteté qui la caractérise : « Je dis que ça ne va pas et le fait de le dire ça permet déjà de changer quelque chose. Parce qu’une fois qu’on l’a dit, qu’on fait ce constat, comme je le dis dans le spectacle, on peut se demander qu’est-ce que je peux faire pour me sentir mieux ? Avant je déprimais souvent pendant de longues périodes par rapport à cette fameuse question de réussite de ma vie ?
J’avais l’impression d’être nulle et d’avoir tout foiré et ce spectacle ce n’est pas pour rien que je l’ai écrit. Il me rappelle à chaque fois que la joie perpétuelle n’existe pas et qu’on ne peut pas être tout le temps heureux. Mais qu’on peut apprendre à surfer sur toutes les émotions qu’on ressent.
Elle mentionne aussi un point important : se rappeler que peu importe ce qui arrive, tout passe, rien ne dure éternellement, ça ira forcément mieux. Un autre conseil utile : « Déplace un tout petit peu la caméra, prends un tout petit peu de recul sur la situation, dézoome un peu. J’aime bien cette idée de dézoomer sur sa vie et se dire « je vais aller me regarder sous un autre angle d’un peu plus loin », ça peut tout changer. »
Est-ce qu’une vie ça se réussit ?
Concernant la question existentielle qu’elle aborde dans son spectacle « Est-ce qu’une vie ça se réussit ? » et cette obsession qui nous touche tous dans notre société actuelle de réussir à tout prix, Lisa Blum confie : « Pendant longtemps j’ai cru que réussir sa vie c’était avoir beaucoup d’argent et beaucoup de succès. Mais en fait ça ne veut rien dire, parce que certaines personnes ont beaucoup d’argent et beaucoup de succès mais sont ultra malheureuses. Donc ma vision de réussir sa vie a beaucoup changé. Elle est encore en train d’évoluer et évoluera tout le temps. Aujourd’hui je me rends compte que c’est faire vraiment ce qu’on a envie de faire, s’écouter soi-même, pas faire le truc qu’on croit être stylé ou qui incarne la réussite aux yeux des gens. Mais vraiment ce qu’on veut soi. C’est pour ça, je pense, qu’il y a autant de gens qui quittent des jobs super bien payés et qui décident de changer de vie pour faire quelque chose qui a plus de sens. Il y a comme une course effrénée où l’on se dit « quand j’aurais ça, ça et ça j’aurais réussi ma vie » mais en fait c’est tellement intérieur, c’est tellement un truc entre soi et soi. » Une phrase à méditer, comme l’entièreté de son spectacle que l’on vous enjoint à voir d’urgence. Vous n’en sortirez pas indemne, c’est certain !
En pratique
Lisa Blum jouera « Meilleure vie » au Kings Comedy Club à Bruxelles ce vendredi 1er décembre, quelques places sont encore disponibles ici. Pas de panique, si vous ne pouvez pas la voir à Bruxelles, elle se produira également en France à La Compagnie du Café-Théâtre à Nantes du 19 au 23 mars 2024, les billets sont disponibles ici. L’occasion de s’offrir un petit city-trip !
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