NO WOMEN’S LAND: la pièce de théâtre sur les femmes migrantes à voir absolument
L’équipe du théâtre CreaNova joue en ce moment à Bruxelles et dans ses alentours, la pièce « No Women’s Land ». L’adaptation sur scène, d’une enquête journalistique de 5 ans réalisée au Mexique sur les femmes qui tentent d’atteindre les Etats-Unis pour une meilleure vie.
Chaque année, des milliers de personnes originaires d’Amérique centrale tentent de rejoindre les Etats-Unis pour y commencer une vie meilleure. Sur cette route migratoire difficile, elles font face aux autorités chargées de l’immigration, mais aussi aux bandes armées et aux trafiquants. Les femmes sont les plus touchées par les viols, les séquestrations, les agressions, les vols et les meurtres. Ces migrantes sont étrangères, sans papier, souvent sans argent, elles sont victimes de ce qu’on appelle la double-peine, que l’on pourrait plutôt appeler la quadruple peine dans ce cas. Si la route de l’exil est déjà extrêmement difficile – les migrants devant souvent marcher pendant des jours pour ne pas se faire repérer par les autorités dans les transports ou les points de contrôle – elle l’est encore plus lorsque l’on est une femme.
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C’est ce que raconte la journaliste Camilla Panhard dans son récit après avoir « enquêté de 2010 à 2015 sur les innombrables abus et violences subis par les femmes centraméricaines le long de la route migratoire vers les Etats-Unis ». On découvre que ces femmes qui viennent du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua ou du Salvador, se font même injecter un contraceptif avant de partir vers les Etats-Unis, car elles savent qu’elles seront probablement violées pendant leur trajet. Carole Ventura et Luca Franceschi ont décidé de mettre en scène ce récit. Leur pièce a été récompensée par le Premier Prix du Coup de Cœur de la presse au Festival Avignon en 2018.
« No Women’s Land » est un spectacle chorégraphique sur le combat des femmes dans une guerre qui tue en toute impunité au Mexique.
Le résumé
« Une journaliste enquête sur le voyage des femmes migrantes d’Amérique centrale en route vers les Etats-Unis. Elle découvre le Mexique du féminicide, des cartels de la drogue, des «desaparecidas», elle décèle une terre sans repères où la vie ne vaut rien, où les femmes sont des proies, des corps. Un monde où la violence est sans début, ni fin, absurde et quotidienne.
L’enquête journalistique nous parle d’espoirs déçus, de corps en souffrance, d’enfants disparus, de mères en quête de vérité, de familles en deuil, de femmes bafouées, de dignités perdues. »
Pourquoi on a aimé ?
Si on a d’abord été étonné par le peu de décor présent sur scène en arrivant dans la salle de théâtre, on a très vite compris que c’est grâce aux images projetées sur le vidéoprojecteur que nous allions nous immerger dans cette histoire aussi tragique que réelle. Ces images prennent vie grâce au jeu des acteurs et les disciplines se mélangent pour former un résultat extrêmement intense. On retrouve de la danse, de la musique, des témoignages audio, des dialogues en trois langues au total et des vidéos pour s’imprégner un peu plus de cette atmosphère.
La danse pour exprimer l’impuissance, la tristesse, la colère. La musique pour emporter les corps, transporter les âmes, évoquer l’indicible. La vidéo pour redonner un visage aux disparues, témoigner de l’invraisemblable aspect du réel. La fiction théâtrale pour nous protéger. L’interprétation pour nous toucher, nous réveiller.
Explique l’équipe du théâtre. Il est vrai que malgré le sujet extrêmement difficile du spectacle, il y aussi des moments drôles, des moments beaux. Au point qu’on ait eu envie de pleurer de joie devant la scène des Las Patronas. Ces femmes bénévoles qui ont décidé de s’organiser afin de récolter de la nourriture et de la distribuer aux migrants qui s’agrippent aux trains de marchandises parfois pendant une journée entière pour arriver dans un autre Etat. Les véritables extraits audio enregistrés par la journaliste pendant son enquête ajoutent de l’authenticité au récit. Les acteurs ne font pas qu’incarner les migrants et les migrantes, ils leur donnent une voix afin que le monde sache ce qu’ils·elles vivent.
Le spectacle est suivi d’un débat en présence de l’organisation Amnesty International afin de pouvoir échanger sur les problématiques évoquées dans la pièce.
« No Women’s Land », d’après une idée originale de Carole Ventura, inspirée du récit journalistique de Camilla Panhard, mise en scène par Luca Franceschi. La pièce sera jouée les 20 et 21 octobre prochains, ainsi que les 10 et 11 novembre au théâtre CreaNova à Saint-Gilles et le jeudi 9 novembre au SPOTT centre culturel d’Ottignies. Vous pouvez réserver votre place juste ici.
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