Nucléaire: tous les Belges vont recevoir des pastilles d’iode

L'annonce se voulait rassurante. Pas sûre que l'objectif soit atteint. Dans un climat nucléaire déjà tendu, entre menace terroriste et pannes à répétition de réacteurs, cette distribution préventive a le don de susciter l'angoisse. Le gouvernement a pourtant juste suivi les recommandations du Conseil supérieur de la santé, en augmentant la taille de la zone obtenant le médicament. De 20 km autour des centrales, celle-ci est passée à 100 km, concernant donc tout le pays.

Pourquoi des pastilles d'iode?

En cas d'accident atomique, parmi toutes les substances toxiques propagées, il y a l'iode radioactif. Ingéré ou inhalé, celui-ci se loge dans la thyroïde, provoquant de grands risques de cancer et de graves effets secondaires. Pour éviter d'accumuler cet iode radioactif, on sature l'organisme d'iode ordinaire et non nocif. La thyroïde, remplie et ne faisant pas de différence entre les deux, est alors incapable de stocker la substance radioactive. Une sorte d'effet d'indigestion en somme.

Pourquoi maintenant?

Si le moment tombe mal vu le contexte général, cette mesure était en fait promise depuis début 2011, date de la catastrophe de Fukushima, au Japon. Et sa demande avait été répétée en mars 2015 par le Conseil supérieur de la santé. On peut donc plus tabler sur la lenteur de réaction de la Belgique, que sur un danger imminent.

N'empêche qu'on en profiterait bien pour s'offrir des vacances loin de la grisaille et de l'état d'alerte.