Gen F

En rejoignant la communauté, vous recevez un accès exclusif à tous nos articles, pourrez partager votre témoignage et…
4211km
© DImitri Klockenbring

ON A VU: ““4211 km””, la pièce de théâtre bouleversante sur la révolution iranienne

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Il y a des histoires que l’on découvre et qui, on le sent, ne nous quitteront pas. La pièce de théâtre « 4211 km » en fait partie. Elle est de ces œuvres qui nous bouleversent, nous font rire aux éclats et verser des larmes amères, tout en provoquant en nous une énorme réflexion sur la société actuelle.

Aïla Navidi s’est inspirée de sa propre vie pour créer la pièce de théâtre « 4211 km ». Elle explique : « “Quand nous sommes partis d’Iran, nous pensions que ce serait pour quelques semaines, ça fait bientôt 50 ans.” Mon père m’a dit ces mots récemment. Ça résume bien notre histoire. » Tout au long de la pièce, le récit nous est conté par Yalda, une jeune fille née de deux parents iraniens réfugiés politique en France. Elle qui n’a jamais vécu en Iran, affirme-t-elle, « pourtant j’avais l’impression d’y vivre dès que j’ouvrais les portes de notre appartement, ce lieu où l’on ne parlait que le Farsi et l’Azéri, où l’on mangeait, vivait et respirait à l’Iranienne ».

Yalda nous fait revivre l’exil forcé de ses parents qui ont fui l’Iran après les violentes répressions contre les opposants au régime liberticide de l’ayatollah Khomeiny. Son père, journaliste, a passé plusieurs années en prison, une période dont il évite de parler à sa fille, qui voudrait pourtant tout savoir de ce passé qui a laissé tant de cicatrices. Yalda grandit en France, mais l’Iran est partout et pourtant, il est inatteignable. La pièce nous plonge dans le quotidien d’une famille dont les racines ont été arrachées pour pouvoir survivre et qui, toutefois, n’a jamais perdu l’espoir d’un avenir meilleur.

Lire aussi: ON A VU: “Monte-Cristo” dans l’un des plus beaux théâtres de Bruxelles

Le résumé 

« 4.211 kilomètres, c’est la distance qui sépare Téhéran de Paris – où Mina, Fereydoun, et leur fille Yalda, s’installent en 1979. Ils fuient les persécutions du nouvel état islamique d’Iran et de son guide suprême, l’ayatollah Khomeiny. 4.211 kilomètres, c’est également la distance qui sépare deux mondes: celui des déracinés et du lien indéfectible qu’ils entretiennent avec le pays d’origine, et de notre bonne vieille société occidentale qui peine à leur faire une place. »

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Pourquoi on a adoré “4211 km”?

On s’est laissé happée dès les premières secondes par les personnages authentiques de cette pièce. On a ri dès les premières minutes, mais on a aussi beaucoup pleuré. « 4211 km » est une pièce aux dialogues forts et percutants, aux scènes parfois dures à regarder, mais si nécessaires. La pièce est d’utilité publique afin d’éveiller les consciences sur la réalité du peuple iranien. En 2024, des personnes risquent encore chaque jour leur vie, pour qu’il soit, un jour, possible de vivre librement dans le pays. Au-delà de la gravité du propos, on retrouve aussi chez Yalda et les siens une force immense, celle de ne pas céder à l’angoisse et au désespoir. La force de continuer d’y croire, de se battre en œuvrant même de loin, et surtout, de ne pas renoncer à la joie. Les moments de danse sont nombreux dans la pièce et sont tous communicatifs. Ils sont d’autant plus forts lorsque l’on sait que l’on s’est assise devant ces acteurs avec nos propres tracas du quotidien, presque submergée par nos pensées, tandis que ces personnages, qui ont toutes les raisons de se laisser abattre, vibrent, célèbrent, chantent, dansent, vivent toujours plus fort. « 4211 km » nous parle d’exil, de résilience, de solidarité, du sens de la famille et de l’importance de savoir d’où l’on vient et de ne jamais l’oublier. La pièce est aussi un hommage magistral à Mahsa Amini et à tous·tes celles et ceux qui ont sacrifié leur vie pour un pays libre.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

« 4211 km » est jouée jusqu’au 19 octobre au Théâtre de Poche, chemin du Gymnase 1a, 1000 Bruxelles (Bois de la Cambre). Vous pouvez réserver votre place juste ici

Lire aussi:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Nos Partenaires