Pierre Marcolini: ““La gourmandise n’est pas un péché!””
Le 15 mars, vous défierez les candidats de Top Chef, un rôle que vous avez déjà tenu lors de précédentes éditions. Qu'appréciez-vous dans cette émission?
"J'aime le challenge. J'ai moi-même participé à plus de 40 concours. Ce type d'émission est une nouvelle forme de compétition, et aussi une voie pour se dépasser. Confrontés aux épreuves, ces jeunes s'interrogent sur leur valeur, sur la qualité de leur travail, leur niveau, sur la façon dont ils vont avancer dans le métier. C'est important pour savoir où l'on en est. En l'occurence, ces jeunes talents devront me séduire lors d'une épreuve autour du chocolat."
Vous arrivez à un stade de la compétition où il n'y a plus de candidat belge; Vous êtes déçu... ou soulagé car cela vous évite d'être soupçonné de chauvinisme?
"(Rires) Je reste intègre quoi qu'il arrive! La nationalité m'importe peu, seul le talent compte. Evidemment j'étais un peu triste qu'il n'y ait plus de Belge en lice. Mais avec moi, il y aura un Belge dans l'émission, donc notre pays sera quand même représenté. Ouf!"
Sans rien dévoiler, pouvez-nous dire si les candidats ont réussi à vous surprendre?
Je reste toujours surpris. Le propre des candidats dans ce type de rendez-vous, c'est leur audace. Or c'est ce que j'attends: de l'audace, un peu d'impertinence, qu'ils bousculent les codes. J'aime ça. Il faut évidemment des connaisances, de l'acquis, mais il faut aussi bousculer les choses. Si la jeunesse n'ose plus, plus rien ne bouge!"
Emission rime avec vocation
Pensez-vous que des émissions comme Top Chef influencent la profession?
"Non seulement la profession mais aussi la façon dont les gens abordent la gastronomie, l'art de la table, la comprennent. Leur regard est devenu plus bienveillant. Ca a permis d'éveiller le public à la difficulté de ce métier, de réaliser à quel point cela peut être compliqué, fatiguant... mais aussi de mettre l'accent sur les vocations. Les jeunes ont besoin d'exemples à suivre. La télévision met en avant des talents, des parcours... "
On a parfois l'impression en regardant ces émissions que la cuisine belge se réduit au chocolat, aux frites, à la bière et aux gaufres...
"(Rires) J'adore! Même si je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous. Je voyage beaucoup et l'image que renvoie la Belgique est celle d'un pays où il fait bon vivre, et c'est vrai! C'est un pays empreint de tradition, notre gastronomie et notre savoir-faire sont réputés. On trouve chez nous des tas d'endroits abordables où bien manger, avec une cuisine de proximité. Comme beaucoup, la Belgique s'est un peu endormie sur ses lauriers mais une nouvelle génération de chefs font bouger les choses en travaillant sur la bistronomie, le local, en revisitant notre patrimoine. En Belgique, notre problème, c'est notre modestie! On ne met pas assez en valeur nos propres qualités. Avec des émissions comme Top Chef, on devient des ambassadeurs de la Belgique. Moi, je le fais par le biais du chocolat. Mais cela pourrait se faire aussi au travers de la bière. Voyez le nombre croissant de micro-brasseries, elles apportent un vrai renouveau. Ce sont autant de portes d'entrée, dont nous sommes les gardiens, pour redécouvrir notre patrimoine."
Au fait, la bière et le chocolat, ça se marie bien?
"Et pourquoi pas? On a tendance à penser qu'au dessert, il faut servir des vins sucrés, mais l'amertume de certaines bière sse marient très bien avec certains chocolats."
Si vous deviez lancer votre propre émission, à quoi ressemblerait-elle?
"Je rêverais de montrer l'exécution des choses, mais aussi de guider les gens en coulisses, à la rencontre des individus, à la découverte des lieux, des produits. J'aimerais montrer aux gens que l'on peut rêver en se baladant dans une plantation de cacao, ou dans la région de Barolo où je vais chercher mes noisettes par exemple. Il n'y a rien de tel pour découvrir un peuple ou un pays que de passer par ce qu'il mange!"
Péché mignon
Quel est votre péché mignon?
"J'avoue: je mange toujours autant de chocolat qu'avant, ça reste ma passion, mon moteur. Mon péché, c'est la gourmandise évidemment. Je trouve d'ailleurs qu'elle ne devrait pas figurer parmi les sept péchés capitaux. La gourmandise n'est pas un péché, c'est un plaisir!"
A quel plat ne résistez-vous pas?
"A un bon plat de pâtes, tout simple, avec un filet d'huile d'olive, un peu d'ail, du persil... Et je suis le plus heureux des hommes!"
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