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Pourquoi Istanbul nous brise le cœur

Aujourd’hui, Flair vous ouvre son cœur et met Istanbul à l’honneur. Parce qu’il est hors de question de rester muette face à une tragédie qui nous rappelle immanquablement l’horreur du 22 mars. 

Encore une fois, on a mal dormi. Encore une fois, on s’est réveillée fâchée. Et très triste aussi. Parce que cet aéroport d’Istanbul, on le connaît par cœur. Aussi bien que l’aéroport de Zaventem.

 

Pour les voyages ou le boulot, on l’a emprunté une centaine de fois. Plus besoin de lever la tête pour savoir où se trouve notre “Gate” d’embarquement. On se repère les yeux fermés dans cette immensité. On peut même dire que, fût un temps, cet endroit était comme notre deuxième maison. Une maison de transit. 

 

Internationalement vôtre

Mais ce qu’on aime par dessus tout dans l’aéroport Atatürk d’Istanbul, c’est son hypertrophie internationale. C’est comme si le monde entier s’y donnait rendez-vous. Les abayas des Émiratis côtoient les mini-jupes des Néo-Zélandaises. On rencontre des tas d’Américains dans les fast food et on discute avec des gens aux vécus les plus dingues. Entre deux boutiques, on papote avec des Israéliens, des Japonais ou des Pakistanais. 

 

On repère même les Iraniennes qui prendront certainement le même vol que nous. Avec leurs sourcils tatoués, leur rouge à lèvres scintillant et leur accoutrement mi-occidental mi-oriental, on les reconnaît entre mille. Elles ont déjà le châle sur les épaules, résignées à se couvrir les cheveux une fois qu'elles atterirront à Téhéran. 

 

 

Les âmes de l'aéroport

Et puis on découvre les employés de ce gigantesque aéroport. Si on les rassemblait tous, on obtiendrait l’image parfaite de la Turquie moderne. Un mélange de couleurs et de diversité. Un métissage qui nous émeut profondément. 

 

Sur leur visage, les Turcs portent l’ADN de l’histoire de leur civilisation. Curieusement, les blonds nous font penser à l’époque romaine. Les plus foncés aux yeux légèrement bridés nous transportent dans les tréfonds des invasions Mongoles ou de l’Empire ottoman. 

 

Il y a cette jeune fille aux longs cheveux noirs bouclés qui nous servait notre Mojito. C'était presque devenu une tradition. Son sourire et son accent nous faisait craquer. Où était-elle au moment des explosions? Allait-elle travailler ou était-elle en congé? 

 

Et ce serveur du Starbucks qui, systématiquement, nous parlait en turc alors qu’il nous croisait pour la vingt-cinquième fois déjà. Il a dû voir des milliers de visages, comment pouvait-il nous reconnaître et se souvenir qu’on s’exprime en anglais et qu’on paie notre Capuccino en euros. Mais son minois à lui, on s’en souvient très bien. Beau gosse et sympa. Où est-il? Comment va-t-il?  

 

Les Turcs et nous

Les Turcs sont nos voisins. Nos frères et sœurs. Ils sont nos semblables différents. Fiers et nationalistes, ils ont pourtant tout tenté pour approcher notre culture judéo-chrétienne européenne. Ils ont transformé leur écriture, se sont adaptés, et profitent de leur magnifique patrimoine historique pour nous attirer. Inlassablement. 

 

N’est-ce pas troublant? Terriblement. 

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