ON A VU: ““Queen Kong””, la pièce de théâtre féministe qui vous laissera sans voix
Ce lundi 23 septembre, on a assisté à la pièce de théâtre « Queen Kong ». Un spectacle seul en scène qui nous a subjugué au point qu’on ose à peine reprendre notre respiration face à cette héroïne révoltée, survoltée qui piétine le patriarcat.
Sur la scène du théâtre de La Venerie, la comédienne Emilie Eechaute est seule sur une pente couverte de terre, comme le personnage qu’elle interprète. Une héroïne dont on ne connait pas le nom, car elle représente toutes les jeunes femmes qui ont déjà fait face au harcèlement en ligne. Une haine virtuelle qui fait presque plus mal que des coups et qui ne cessent de l’assaillir, de la traîner dans la boue. Pourquoi ? Parce qu’elle a choisi d’être libre et de disposer de son corps comme elle l’entend. Il a fallu quatre garçons pour qu’elle devienne celle que tous pointent du doigt. Il a fallu qu’elle couche avec quatre garçons dans toute son existence pour qu’elle en devienne une… Si elle avait été un « mec » tout aurait sûrement été différent, mais elle est « une meuf », et désormais elle est seule contre tous.
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Le résumé de “Queen Kong”
« Pour le groupe elle en est une. Une belle. Une vraie. Une grosse. Une sacrée… C’est ce qu’ils disent dans les commentaires qui font sonner son téléphone à répétition, entre insultes et émojis assassins. Mais elle choisit de voir, toucher, entendre, goûter. Sans céder à la pression et au jugement de la meute. Elle joue selon ses propres règles. Seule ? Peut-être pas… »
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Pourquoi on la recommande à tout le monde ?
Cette pièce résonnera forcément en chacun·e, peut importe leur âge ou leur parcours, car les clichés sexistes ont la peau dure. Ce lynchage public a existé de tous temps, même avant les réseaux sociaux. Les rumeurs, les « on dit », les interprétations, les étiquettes collées très rapidement, on en a tous été témoin. Cette héroïne sans nom, on l’a tous·tes déjà croisée si on ne l’a pas été soi-même, on a tous·tes déjà entendu un de ces harceleurs lâcher une insulte parce qu’elle a « cette réputation » ou qu’elle a eu le malheur d’oser fréquenter plusieurs hommes du même groupe d’amis.
À 16 ans, on se pense libre, on se découvre, on teste, on essaye, on se rencontre, on couche, on apprend ce qu’est le plaisir, mais attention, il ne faudrait pas trop découvrir, pas trop tester et surtout pas quand on est une fille. L’héroïne n’a aucun doute sur les raisons qui poussent ces personnes à l’insulter, à lui souhaiter le pire, à la pousser au suicide, eux qui étaient encore hier des amis, des exs, des confidents. Elle le dit haut et fort :
Je sais pourquoi ça les rend fous. Parce que je me suis comportée comme la plupart des mecs. J’ai baisé quand je voulais, qui je voulais, j’ai quitté tout de suite après j’ai choisi sans attendre d’être choisie.
Un spectacle nécessaire
La pièce « Queen Kong » est une adaptation du roman éponyme d’Hélène Vignal, mis en scène par Georges Lini. Elle vient à bout des tabous et parle de sexualité crûment pour éveiller les consciences sur cette hypocrisie sexiste de la société. Une jeune femme n’aurait pas le droit au sexe sans amour, sans en subir les conséquences, sans faire face à la meute enragée ? Sur scène, Emilie Eechaute nous bouleverse, elle incarne une jeune femme puissante, dont la soif de liberté vaut tous les sacrifices. On ne sait plus si on assiste à une mise à nu extrême ou à une crise de rage, à un poème ou une déflagration de colère, à une mise à mort ou à une renaissance. Une chose est sûre, on ressort sans voix de ce spectacle incroyable qui mêle harcèlement sexiste, féminisme, et même éco-féminisme. Une pièce à voir absolument.
« Queen Kong » sera jouée jusqu’au 28 septembre à La Venerie, Espace Delvaux, Rue Gratès 3, 1170 Watermael-Boitsfort. Vous pouvez réserver votre place juste ici.
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