Rencontre avec Alexia Willems, créatrice des Arbres du souvenir
Ce 30 octobre 2016, le site de Soleilmont fêtera sa première bougie. En 2013, un peu par hasard en regardant une émission de télé, Alexia découvre qu'il existe à travers le monde de nombreuses forêts de mémoire.
J’ai été séduite par cette solution qui n’isole pas la mort de la vie, et qui offre de la douceur et de la sérénité dans ces moments douloureux. Les enfants y sont libres d'aller et venir, de courir. On peut s'y promener en famille. Un deuil reste un deuil, mais la mort devient ainsi beaucoup moins tabou et la vision que l’on s’en fait peut s’adoucir.
On commence par où?
Habitée par ce projet, Alexia met sa carrière d'architecte de côté et s'informe sur la législation concernant le dépôt de cendres en Belgique. Aujourd'hui en Belgique, on peut déposer les cendres sur des pelouses de dispersion dans les cimetières, les crematoriums ou dans un colombarium au cimetière. Ceux pour qui c'est trop difficile ont le droit de les reprendre chez eux. Alexia souhaite leur proposer une alternative plus en phase avec la nature. En juin, 2014, elle fait un important emprunt et achète un morceau de forêt à Fleurus. Les arbres du souvenir ont enfin un 'chez eux'.
Le calme absolu
La forêt d'Alexia est un havre de paix. En plus des arbres du souvenir, on y trouve une magnifique sculpture en bois et un espace dégagé pour s'asseoir et se recueillir. On peut venir se promener, jour et nuit. On y croise des joggeurs, des familles, les enfants y font des cabanes. Tous les engins motorisés y sont totalement interdits. Chaque arbre "occupé" a une petite plaque en bois mentionnant le nom ou l'âge du défunt. Un attrape-rêve ou quelques fleurs sont là pour le décorer, mais on n'y trouvera aucun objet qui ne va pas avec l'environnement naturel.
Comment ça marche?
Chaque arbre qui porte un ruban bleu, est un arbre à choisir, validé par un expert forestier. Si une famille souhaite venir y disperser les cendres d'un défunt, deux options s'offrent à elle. Soit faire l'acquisition d'un arbre (compter entre 500 et 2000 €, en fonction de la circonférence de l'arbre). La famille aura alors la jouissance de l'arbre pour toute sa durée de vie, et cet arbre pourra servir pour autant de défunts qu’on le souhaite. La deuxième option, gratuite, est de répandre les cendres au pied d'un beau chêne à la disposition de la communauté. Dans ce cas, on peut alors accrocher une petite plaque commémorative sur une grande sculpture en bois à deux pas de là. L'argent récolté par la vente des arbres sert au remboursement de la forêt, au développement des projets de la fondation, à l'entretien et l'aménagement des lieux.
Et demain?
J'aimerais avoir une forêt près de chaque crematorium. Liège, Bruxelles, Court-Saint-Etienne, Ciney... Mais je suis seule sur le projet, donc j'avance petit à petit.
Je fais également appel aux dons. Si un propriétaire, sensible à ce projet, voulait par exemple nous donner 5 ou 10 hectares de forêt, ce serait extraordinaire. Plus on aura de lieux, moins on aura de frais, et plus ce sera accessible aux familles.
Site de Soleilmont, avenue Gilbert à Fleurus. Plus d'informations sur www.arbresdusouvenir.com
Interview: Amandine de Harlez.
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