TCHÉTCHÉNIE: va-t-on exterminer les homosexuels dans l’indifférence générale?
Le gouvernement de Razman Kadyrov est clair: "il est impossible de persécuter les homosexuels, car les gays n’existent pas en Tchétchénie". Une déclaration révélatrice de la situation alarmante du pays. Car si le déni est leur seule réponse, les preuves de torture sont légion et inquiètent la communauté internationale.
Une enquête illusoire
La chancelière allemande Angela Merkel a rencontré Vladimir Poutine le 2 mai dernier. Elle a exigé du président du gouvernement russe des réponses concrètes aux campagnes de lynchage subies par les homosexuels en Tchétchénie. S'il assure qu'une enquête est en cours, on peut imaginer que les résultats ne seront pas contraignants et rejoindront le déni de Razman Kadryov. Pourtant, sur place, la réalité est tout autre. De nombreux témoignages relayés par la communauté internationale font état de torture, d'enfermement, de lynchage public. En un mot, l'horreur.
Un président à la main de fer
Âgé de 40 ans, Ramzan Kadyrov est président de la Tchétchénie depuis 2007 et grand allié de Vladimir Poutine. Il gouverne cette région du Caucase comme bon lui semble, n'ayant pas grand chose à faire des Droits de l'Homme, comme l'a souvent décrié la communauté internationale. De confession musulmane, il est suspecté d'être à la tête de ces campagnes anti-gays.
Vers une extermination avant la fin du mois?
La dernière déclaration la plus choquante provient d'Alain Duncan, membre du parti conservateur au Royaume-Uni. Interrogé au Parlement dernièrement, il a assuré détenir des informations relatives à l'avenir de la communauté homosexuelle tchétchène. Elle serait éradiquée avant le début du Ramadan (la Tchétchénie est en majorité musulmane), soit le 26 mai prochain. Et les réactions du côté des autorités sont toujours les mêmes: pas de preuve officielle donc pas d'existence officielle du problème. En réponse à ce "manque de preuves" hallucinant, France Info a réalisé un reportage sur les rescapés et les conditions de (sur)vie déplorables des homosexuelles en Tchétchénie.
Notre seule solution aujourd'hui, c'est d'en parler, de dénoncer les atroces conditions de survie d'une communauté. Et de faire en sorte que le déni d'un gouvernement inconscient se transforme en mensonge en vue d'une intervention de la communauté internationale.
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