Testé pour vous: un diner à 50 m du sol grâce à Dinner in the Sky!

Aux pieds de l’Atomium, je découvre un énorme tapis rouge et dix grues gigantesques prêtes à jouer avec leur table comme on jouerait avec un pantin. À la table n°8, on nous accroche, ma collègue Aurélie et moi, à nos sièges comme si on allait descendre le Dalton Terror. Je remarque que mon verre et mes couverts sont simplement deposés à même la table. Ça me rassure, je me dis que ça ne doit pas bouger tant que ça en haut. Dans le cas contraire, ils seraient scotchés à la nappe, ce qui je vous l’accorde est nettement moins pratique pour manger.

La musique retentit à fond les ballons. Un décompte géant me crie dans les oreilles que dans dix secondes, nous allons décoller. 10,9,8.... Go!

Au fur et à mesure que la table quitte le sol, je sens mon sourire s’évaporer et mon corps se raidir. Je suis littéralement tétanisée par cette interminable montée.

Apercevoir le sol en dessous de mes pieds me fige encore un peu plus. Je m’interdis tout regard vers le bas ou le côté. Je n’ai d’yeux que pour le chef en face de moi qui voit là une ouverture et me sourit en retour. Qu’il croit ce qu’il veut, pourvu qu’on redescende vite.

Vingt secondes plus tard, je me dis que l’heure et demi à 50 mètres du sol va être une très longue épreuve pour mon petit cœur prêt à lâcher. Un instant je pense à hurler et faire descendre tout le monde, mais mon éducation m’ordonne de sourire et de dire à voix quasiment inaudible “C’est impressionnant tout de même, non?”.

Je m’excuse auprès de ma collègue et lui annonce qu’elle va devoir parler à mon profil gauche tout au long du repas. Je suis incapable de tourner la tête. Quand le chef me tend la première entrée, je lui suggère de me jeter les aliments directement dans la bouche, mes bras étant vissés à vie à cette table.

Je scrutte les 21 autres convives qui m’accompagnent. Tous se régalent et semblent détendus. Il y en a qui jouent les interviews en plein air, d’autres qui rient, s’amusent et font des selfies les bras tendus dans le vide. Aurélie profite à 100 % de la vue et use et abuse de son siège tournant pour s’offrir des 180° et des clichés impressionants. Elle décroche même son téléphone et précise à son interlocuteur qu’elle le rappellera plus tard parce que là, elle mange au dessus de l’Atomium.

Je ne vois qu’une seule solution pour me détendre: le vin. Le chef l’a compris, il m’a déjà servi son grand cru dans le plus grand de tous mes verres. Je prends une gorgée, puis, deux, puis je respire doucement. Des cris de joie proviennent de la table voisine à dix mètres de là environ.

Je me retourne par réflexe et me rends compte que regarder ce décor extraordinaire me familiarise un peu avec celui-ci.

Alors je ne sais pas ce qui m’a détendue le plus entre l’alcool ou apercevoir ma voiture en format micromachine sur la parking, mais j’ai doucement senti mon corps se détendre et l’appétit revenir... De quoi profiter au mieux de ses cinq plats plus fins les uns que les autres.... Et finalement, être presque déçue de redescendre sur terre une heure plus tard...

C’est depuis le sol et en vie, qu’aujourd’hui, je vous recommande vivement de diner un jour dans le ciel. C’est une expérience incroyable et inoubliable.

3 questions au chef du jour: Wouter Bru

Est-ce la première fois que vous tentez cette experience de cuisiner à 50 mètres du sol?

“Non c’est la troisième fois que je participle à cet évènement et c’est à chaque fois plus extraordinaire.”

Comment gérez-vous la préparation de 5 services pour autant de convives dans un espace aussi réduit?

“Mon équipe et moi-même préparons un maximum à l’avance pour ne pas être débordés en haut. Mais un foi gras qui doit être poilé 'minute' le sera en direct avec du materiel adapté.”

Avez-vous des gens qui sont tétanisés par le vertige?

“Je pense que les plus craintifs ne s’y aventurent pas. Si cela arrive, nous essayons de les détendre un maximum. C’est l’avantage de l’espace réduit, c’est qu’on est en contact direct avec nos invités du jour.”

Dinner in the Sky, du 1er et 5 juin 2016 à l’Atomium. Sold Out pour cette édition. Rendez-vous sur le site pour vous inscrire et connaître les dates de la prochaine édition 2017.