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Une école bruxelloise annule la Fête des Mères et crée une énorme polémique

Barbara Wesoly
L'école à pédagogie active Singelijn a choisi cette année de ne pas faire réaliser de cadeau pour leur maman à ses élèves. Un choix qui, s'il est justifié par une volonté d'ouverture, de tolérance et de diversité, suscite la colère de nombreux parents.

"À l'école Singelijn, nous sommes fiers d'avoir une grande diversité de familles et de cultures dans toutes leurs richesses et complexité. Afin de permettre à celles-ci de célébrer – ou pas – les fêtes des mères et des pères de la manière qui leur semble la plus juste, l'ensemble de l'école pédagogique a pris la décision de ne plus faire faire de cadeaux par les enfants dans le cadre scolaire. Nous vous souhaitons de beaux moments en famille, quelle qu'elle soit !". Ce courrier, envoyé mercredi aux parents des élèves scolarisés dans l'établissement, a causé une vive émotion et dans son sillage une véritable controverse, qui a rapidement quitté les bancs de l'école pour se transformer en débat public.

 

Un terme pointé du doigt

C'est ici l'emploi du mot "diversité" qui exaspère particulièrement. En plus de courriers excédés de parents jugeant que la Fête des Mères n'avait rien d'une célébration religieuse mais d'une merveilleuse tradition dont on privait les mamans, l'établissement a aussi subit les foudres de la secrétaire d'État à l'immigration Zuhal Demir qui s'interroge sur le renoncement de Singelijn de toute intégration et dénonce non "une marque de respect, mais de lâcheté".

 

Incompréhension et maladresse

Choqué par un tel déchaînement de violence, Dominique Paquot, directeur de cette école située à Woluwé-Saint-Lambert estime que la démarche a été très mal interpretée:

Cela fait un ou deux ans que nous menons une réflexion sur la difficulté de certains enfants lors de cette période : ceux dont l’un des parents est décédé, avec lequel il n’a plus de contacts, parents de même sexe, familles monoparentales, etc. 

Mais il admet malgré tout n'avoir pas imaginé les retombées négatives de ce geste et "avoir complètement sous-estimé l'impact émotionnel". Un nouveau mail a d'ailleurs été envoyé aux parents pour tenter d'apaiser la situation.

 

Une diversité qui dérange

Au-delà du souci premier de fêter ou pas les mamans, cette polémique fait écho aux nombreuses controverses des dernières années suscitées par les questionnements autour de la laïcité et des célébrations comme Saint-Nicolas ou Noël, dans les écoles et dans les lieux publics. Elle démontre aussi la réticence majeure à bousculer les traditions. Et ce qu'il s'agisse de raisons de croyance ou de revoir un modèle familial qui n'est plus forcément la norme. En créant ce tapage involontaire, Singelijn a en tout cas le mérite de rappeler l'importance de composer avec les libertés de chacun et la complexité pour tous d'évoluer avec un société toujours plus éclectique. La différence n'a pas fini de créer a controverse.

 

Source: Le Soir

 

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