MA VIE À BARCELONE: ““J’ose passer des moments seule””
Manon, journaliste chez Flair, a décidé de partir vivre six mois à Barcelone. Chaque semaine, elle nous raconte son expérience d’expatriée en Espagne, son rêve depuis toujours.
De par les expériences que j’ai pu vivre précédemment dans ma vie, je me considère comme quelqu’un de relativement positif. J’ai appris à tirer le meilleur du pire, et à tourner en leçon chaque moment difficile de ma vie. Je considère cela comme l’une de mes grandes forces: parvenir à ne pas me lamenter sur ce qui m’arrive, mais plutôt réussir à questionner ce qui me concerne, et ce qui concerne les autres, de manière à estimer ma part de responsabilité dans chaque expérience.
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Je pense que c’est cet état d’esprit qui m’a d’ailleurs amenée là où je suis aujourd’hui. Sans les multiples moments compliqués dans mon passé, je n’aurais jamais acquis cette force de caractère, et je n’aurais jamais osé compter sur moi comme je le fais aujourd’hui. Si je raconte cela, c’est surtout car en déménageant à Barcelone, j’ai compris ce que c’était d’être réellement seule face à soi-même.
S’offrir des parenthèses rien que pour soi
J’ai eu l’habitude de voyager seule en sac à dos, à la découverte de différents pays, que ce soit le Mexique ou encore le Costa Rica. Mais aujourd’hui, je réalise la différence entre voyager solo, et déménager dans un autre pays, où tout est à refaire.
Je n’ai jamais passé autant de temps seule que depuis que je suis ici à Barcelone. Alors, que l’on ne s’y méprenne pas, je me suis fait des amis, et je suis très sociable, ce qui fait que lorsque je suis seule, je le suis par choix. Et c’est justement là où c’est intéressant!
Car j’ai compris cette semaine que j’avais besoin de ces moments aujourd’hui, alors qu’il y a encore quelques années, j’en étais incapable. J’ai toujours été du genre à m’entourer au maximum, que ce soit amicalement ou sentimentalement parlant, pour ne pas avoir à être seule face à moi-même.
Renouer avec qui je suis
En déménageant à Barcelone, j’ai tacitement accepté de m’éloigner de mes amis et de ma famille pour reprendre un bout de ma vie à zéro. Si les premières semaines ici ont été intenses, après deux mois, je me rends compte que le rythme décélère très légèrement, et ce, uniquement car j’en ai envie. Je passe énormément de temps rien qu’avec moi, que ce soit quand je vais au sport, à la plage, ou quand je décide d’aller découvrir des bouts de la ville toute seule. Par exemple, cette semaine, je suis montée jusqu’aux jardins de Montjuïc pour découvrir ce coin que je n’avais pas encore vu. Armée de mon appareil photo, j’ai profité de ce lieu magique pour m’initier à nouveau à la photographie, une passion que j’ai perdue au fil des années, mais qui reste intacte dans mon coeur. Reconnecter à cet art m’a fait un bien fou, tout autant que découvrir seule Montjuïc. En réalité, plus je m’offre ces parenthèses en tête à tête avec moi-même, au mieux je me sens.
Pour la première fois de ma vie, je ne me sens dépendante de personne, si ce n’est de ma propre personne! Cela n’a l’air de rien, mais c’est le changement le plus grand que j’ai pu embrasser dans ma vie jusqu’à maintenant.
Alors forcément, je l’écris d’une manière qui sent délicieusement bon la guimauve, mais ça ne reste pas simple tous les jours. Je n’ai aucun regret quant à mon choix de déménagement, mais à certains moments, j’ai tout de même de la nostalgie qui s’empare de moi. Par exemple, la semaine dernière, c’était le festival de Dour en Belgique. Et ça faisait plusieurs années que je le faisais avec des amis... Et cette année, je n’y étais pas. Loin d’avoir le FOMO, j’ai tout de même ressenti un petit pincement au cœur. De même quand j’ai reçu un colis de la part de ma meilleure amie pour mon anniversaire, je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir les larmes qui coulent. Evidemment, ce sentiment ne dure jamais longtemps, et surtout, j’apprends à l’accepter, car je sais que cela fait aussi partie du package complet!
Célébrer l’amour aux couleurs de l’arc-en-ciel
Et sur une note tout de suite moins dans le développement personnel, il est tout de même important que j’évoque ce qui s’est passé ce week-end à Barcelone... C’était LA PRIDE! Et qu’est-ce que j’adore cette journée. Je suis une grande fan de la Pride à Bruxelles, alors mon excitation en regard de celle de ma nouvelle ville était à son paroxysme. Et je n’ai pas été déçue! Le défilé des chars, les concerts, l’ambiance... Barcelone m’a une fois de plus confirmé qu’elle est une ville incroyable. Que ce soit l’ouverture d’esprit, la gentillesse des gens, les tenues chacune plus colorées les unes que les autres, cette Pride était un régal, et je me suis sentie remplie d’amour.
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