SURTOURISME: les Barcelonais aspergent les touristes avec des pistolets à eau
Dans le cadre d’une manifestation contre le tourisme de masse, des Barcelonaises et Barcelonais s’en sont pris à des estivant·e·s de passage en les aspergeant à l’aide de pistolets à eau.
Les villes touristiques européennes et leurs habitant·e·s en ont assez d’être, chaque année, assaillis par des dizaines de milliers de touristes en villégiature. Et plus encore durant l’été. Dans certains pays, les autorités locales ont pris des mesures pour endiguer le phénomène du surtourisme, à l’instar de Venise, où il faut désormais se départir de cinq euros pour pouvoir pénétrer dans la Cité des doges. Dans la capitale catalane, ce sont les Barcelonaises et les Barcelonais qui ont pris les choses en main.
Samedi dernier, dans les rues de Barcelone, ils étaient des milliers à manifester leur mécontentement face à la surpopulation touristique et à ce modèle économique qu’ils considèrent comme nuisible. Selon le quotidien espagnol El País, la délégation de manifestant·e·s a marché jusqu’au quartier de la Barceloneta, en front de mer, où elle a brandi des banderoles sur lesquelles était inscrit: “Le tourisme tue la ville.” Ou encore: “Les touristes, rentrez chez vous.”
Des tensions ont émaillé la manifestation, avec, entre autres, des altercations verbales à l’adresse d’estivant·e·s. Certain·e·s marcheur·euse·s ont même aspergé les touristes à l’aide de pistolets à eau.
Des loyers qui augmentent
À Barcelone, comme dans d’autres villes et régions d’Espagne où des manifestations similaires ont eu lieu ces dernières semaines, les habitant·e·s en ont assez et rappellent à quel point le tourisme de masse les fait souffrir. Notamment à cause de la pression sur le marché immobilier et de la raréfaction des biens disponibles à la location, lesquels sont souvent réservés aux touristes. En résulte une augmentation drastique des loyers.
De leur côté, les autorités barcelonaises rappellent que le tourisme contribue à 14 % du PIB de la ville et permet d’embaucher plus de 150.000 personnes. Malgré cela, en juin dernier, le maire de Barcelone, Jaume Collboni, a annoncé des mesures pour atténuer les effets du surtourisme. Il est, par exemple, question d’instaurer une taxe de séjour de 4 euros par nuitée, par personne, ainsi qu’une taxe d’entrée de 7,50 euros, et de supprimer 10.000 appartements touristiques d’ici 2029. Un plan que l’édile a rappelé en marge de la manifestation du 6 juillet, mais des mesures sur le long-terme qui ne satisfont pas complètement les manifestant·e·s.
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