Pourquoi on adore détester les méchants au cinéma
Alors que le deuxième volet des aventures de Maléfique sort au cinéma, la webosphère se réjouit déjà de voir ce que la méchante sorcière de La Belle au Bois Dormant réserve comme sale coups cette fois. Une réjouissance qui pose question: tiens, au fait, pourquoi c’est tellement agréable de détester les méchants de grand écran?
La question fascine tout particulièrement le Dr Luke Seaber, du University College London, qui lui a consacré un livre entier, “Villains and heroes or villains as heroes?”, soit “héros et méchants ou héros méchants?”. Car ces dernières années, il faut bien reconnaître que la tendance à adorer haïr les antihéros de films a pris des proportions nouvelles, entre deux films consacrés à Maléfique, les spin-offs de Spiderman qui se concentrent sur ses ennemis ou encore Moi, Moche et Méchant, où le héros est un vilain. Le parc Disneyland Paris prévoit quant à lui comme chaque année un spectacle réunissant les Vilains Disney, à découvrir jusqu’au 3 novembre. Pourquoi tant d’amour-haine? Selon le Dr Seaber, tout ne serait qu’une question de complexité des personnages et de leurs émotions.
En règle générale, la belle princesse ou le gentil prince sont un peu limités, tandis que les méchants ont une plus grande palette d’émotions et d’actions. Souvent, les vilains sont plus intéressants, plus malins, parfois même plus drôle, ce qui explique pourquoi ils fascinent particulièrement le public”
Dont acte: il suffit de regarder le succès planétaire de la série Killing Eve et de son héroïne tueuse, psychopathe et dangereuse, Vilanelle pour se convaincre de la séduction qu’exercent ces personnages sur les spectateurs. D’ailleurs, outre-Atlantique, il existe un petit nom pour ces personnages: les “love-to-hate-villains”, les “méchants-qu’on-adore-détester”. Leurs principales caractéristiques? Un élément comique, qui se manifeste souvent sous la forme d’une ironie mordante, un caractère avec lequel on peut compatir (pas de méchanceté gratuite, mais bien en réaction à des failles et blessures psychologiques) ainsi qu’une tendance au repentir. Sans oublier l’acteur qui les interprète, évidemment: il est plus simple de ne pas détester le Joker quand il est incarné par le sublime Heath Ledger, et Maléfique ne manque pas de superbe avec Angelina Jolie pour interprète. Peut-être que la superficialité est un vilain défaut, mais les vilains, eux, sont plus faciles à apprécier quand ils sont beaux...
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