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Séance pop-corn: on a adoré ““Love, Simon””

Envie de vous faire une séance ciné? Foncez voir “Love, Simon”, une comédie romantique que la rédac’ a adoré.


Simon (Nick Robinson) est un ado assez banal. A l’école, il est même plutôt populaire. Ses amis ne tarissent pas d’éloges à son sujet. A la maison, même refrain! Ses parents, interprétés par Jennifer Garner et le canonissime Josh Duhamel, sont les parents que n’importe quel ado rêverait d’avoir. A l’écoute, drôles, et compréhensifs... Quand leur gamin rentre éméché après une soirée bien arrosée, ils laissent couler... parce qu’il n’a pas pris la voiture et a respecté le couvre-feu.

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Simon en a conscience: son quotidien est bien moins compliqué que celui de la plupart des ados de son âge. Et, pour rien au monde, il ne changerait quoi que ce soit à sa vie rêvée. C’est d’ailleurs pour cette raison que, depuis l’âge de ses 13 ans, Simon cache son homosexualité, craignant que ses choix amoureux viennent perturber la bulle dans laquelle il vit.

Sauf que, ce lourd secret va être mis en danger lorsque Simon tombe amoureux...


Sur la page en ligne de son lycée, un étudiant, qui se cache sous le pseudonyme de Blue, révèle son homosexualité et ses difficultés à faire son coming-out. Simon, qui se trouve dans la même situation, décide de lui écrire sous le nom de Jacques et les deux ados entament une correspondance. De l’autre côté de l’écran, on se demande, comme Simon, qui est le garçon qui se cache derrière ces emails.

 

Et on réalise avec bonheur, qu’en 2018, on peut aussi s’enflammer pour une histoire d’amour entre deux personnes du même sexe!


Cette comédie américaine nous prouve que l’amour n’a pas de genre, qu’un baiser ou des mots enflammés échangés entre deux hommes, peuvent aussi nous donner la chair de poule et ce, peu importe nos préférences sexuelles.

A l’inverse d’une série dramatique comme 13 Reasons Why, dont on retrouve ici deux des acteurs principaux, Katherine Langford (Hannah Baker) et Miles Heizer (Alex), on nous montre ici le quotidien, bien moins dramatique, du microcosme lycéen. Un lycée où le principal est complètement déjanté, où les profs n’hésitent pas à réprimer les brimades et à prendre, haut et fort, la défense des plus opprimés. Tout n’est pas tout rose pour autant. Les ados du film “Love, Simon” n’évoluent pas non plus dans un monde de Bisounours où le bizutage entre jeunes a subitement été aboli. La vexation et l’humiliation existent mais ces ados se relèvent, s’assument et finissent toujours par se sentir bien dans leurs baskets, aussi ridicules soient-elles.

Dans “Love, Simon”, il est question d’acceptation de soi, de tolérance.

Le film ne touchera pas uniquement celles et ceux qui peinent à faire leur coming-out mais tous ceux qui cherchent à assumer (enfin) leurs différences sans devoir faire face à cette crainte perpétuelle d’être jugés...


Cette comédie américaine, touchante et pleine de bons sentiments, soulève aussi un tas de questionnements sur le coming-out et sur l’homosexualité. Après tout, pourquoi seuls ceux qui aiment une personne du même sexe doivent avouer leurs préférences à leur entourage? Pourquoi eux seuls doivent-ils s’infliger un discours pénible qui les fait suer à grosses gouttes? Simon, qui est bien loin de répondre aux clichés et aux stéréotypes qu’on se fait du mec gay complètement efféminé, va jusqu’à se demander s’il doit adopter, s’il existe, le style vestimentaire d’un mec homosexuel. Dans sa quête du grand amour, on réalise, à quel point, cela peut-être gênant pour un mec gay de draguer une personne du même sexe. Parce qu’il faut sonder subtilement l’autre pour savoir s’il est du même bord, au risque de se faire éconduire, la plupart du temps. Oser séduire devient une preuve du courage.

Puis, il y a le point de vue de l’entourage. La meilleure amie de Simon, Leah, qui l’aime secrètement depuis longtemps, et qui va devoir faire le deuil de ses sentiments. Celui des parents qui, pour Simon, culpabilisent de ne pas avoir découvert le secret de leur fils plus tôt, parce qu’ils auraient aimé le libérer d’un poids. Il y a les parents moins compréhensifs aussi, ceux d’un copain d’école, qui racontent encore à qui veut l’entendre que leur fils est un Don Juan, un vrai coureur de jupons... plutôt que de pantalons!

Bref, “Love, Simon”, c’est un condensé de bonne humeur, une mise en abîme, une véritable introspection et une quête d’identité pour certain(e)s. Pour une fois, le cinéma américain ne nous sert pas une comédie “plan-plan” pour ados, riche en préjugés, et dont le scénario est cousu de fil blanc. C’est nouveau, c’est frais, bien joué et ce Simon, auquel on s’est attachées, aura réussi à nous décrocher un sourire sincère.

 

En salles dès le 20 juin.

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