Vous avez pleuré devant Soul? Pourquoi le dernier Pixar nous retourne autant
Vous avez regardé Soul et pleuré toutes les larmes de votre corps? Vous n’êtes pas seul·e. Le dernier venu sur Disney+ fait des émules et suscite des réflexions philosophiques, parfois teintées de souffrance, sur le sens de la vie.
Tous les ans, vers les fêtes de Noël, Disney nous régale d’une nouveauté. 2020 étant ce qu’elle est, ce n’est pas au cinéma que nous avons pu la découvrir mais bien depuis notre canapé, sur la plateforme lancée récemment par la maison aux grandes oreilles.
Le pitch? “Passionné de jazz et professeur de musique dans un collège, Joe Gardner a enfin l’opportunité de réaliser son rêve : jouer dans le meilleur club de jazz de New York. Mais un malencontreux faux pas le précipite dans le « Grand Avant » – un endroit fantastique où les nouvelles âmes acquièrent leur personnalité, leur caractère et leur spécificité avant d’être envoyées sur Terre. Bien décidé à retrouver sa vie, Joe fait équipe avec 22, une âme espiègle et pleine d’esprit, qui n’a jamais saisi l’intérêt de vivre une vie humaine. En essayant désespérément de montrer à 22 à quel point l’existence est formidable, Joe pourrait bien découvrir les réponses aux questions les plus importantes sur le sens de la vie”.
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Laisser vivre son âme
D’entrée de jeu, le ton est donné. Soul ne se veut pas seulement distrayant, il va aussi tenter d’aborder la question la plus commune aux êtres humains; celle du sens de la vie. Et c’est jackpot, après son visionnage, les internautes sont nombreux à saluer la beauté du récit et sa fin splendide. Nombreux sont ceux à vouloir se régaler de chaque instant de notre courte existence, à danser dans la rue et vivre, vivre vraiment. Vous l’avez aussi ressenti comme ça? Les personnes sensibles ont eu tendance à être chamboulées par cette quête de sens de l’existence soigneusement dépeinte tant par le personnage de Joe Gardner que par 22, la petite âme perdue.
Comme tous les Disney, Soul réunit les ingrédients magiques, et savamment étudiés, qui nous font verser une petite larme à la fin. Scénario romancé sur fond de moralité, belles valeurs mises en avant et personnages en quête d’identité, il n’en faut pas plus que pour chacun de nous puisse y faire un parallèle avec un moment de sa propre existence. Cette question du sens de la vie fait partie de nous. Parfois, elle prend plus de place et peut même virer à l’obsession (“à quoi bon finalement?”), parfois, elle nous permet simplement de réaliser que notre temps nous est compté et que nous devrions “profiter” davantage.
Si Soul a un écho particulier, c’est sans doute parce qu’il voit le jour en pleine crise sanitaire, dans un contexte qui nous prive de ce qui fait de nous des êtres humains: les contacts sociaux, les projets, les rencontres, la liberté, les rires, les rêves qui nous habitent et qu’on tente de réaliser, etc. Il nous rappelle tout ce dont nous sommes privés, à commencer par les êtres chers qui nous manquent profondément. Il questionne aussi notre vision de la réalité. “Ai-je vraiment envie de passer les 3/4 de mes journées à faire un travail que je n’aime pas?”, “qu’est-ce qui m’anime, me fait vibrer?”, “à quel moment me suis-je enlisé·e dans cette routine qui ne me convient pourtant pas?”. Des questions qui peuvent chambouler et nous pousser à remettre en doutes des choses que nous avons construites pendant des années. À raison?
Ce que Soul nous rappelle, c’est surtout que la beauté de la vie se trouve dans ses petits plaisirs, aussi simples qu’une bouchée de pizza ou qu’un rayon de soleil, et que nous ne devrions pas cesser de prendre la peine de s’en régaler tous les jours. Mais notre vie à mille à l’heure ne nous le permet pas toujours, et là ça coince. Et les vannes s’ouvrent dans un torrent de larmes causé par bien plus qu’un simple film d’animation.
Rassurez-vous tout de même, si ça marche si bien et que ça touche tant de monde, et ça Pixar l’a bien compris, c’est parce que nous sommes tous dans le même bateau et que nous rêvons tous de chasser nos angoisses et nos peurs pour vivre pleinement. N’oublions simplement pas que ces dernières sont nécessaires pour mesurer le plein pouvoir de l’existence et nous procurer la reconnaissance d’être en vie.
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