““Eh! T’es bonne!”” n’est pas un compliment
Encore trop souvent, on considère comme normaux des comportements qui ne le sont pas. C’est pour cette raison que Salomé Joly, étudiante genevoise, a rassemblé des témoignages de harcèlement de rue, que Sibylline Meynet a transformés en jolie bande dessinée.
Avez-vous déjà troqué une jupe contre un jeans juste pour ne pas vous faire ennuyer? Modifié votre itinéraire pour éviter un quartier où vous risquez d’être importunée? Pourtant, ce n’est pas à vous de changer vos habitudes, mais aux harceleurs… Et pour que ça arrive, il faut en parler!
Ne plus faire semblant de rien
Dans ‘Silencieuse(s)’, on découvre le quotidien d’étudiantes. Dans le bus, un homme lance à Anaïs: “Hé, taches de rousseur! T’es bonne!”… Des jeunes en voitures intiment à Mahé, assise en terrasse, de soulever sa jupe… Un petit groupe crie “Eh! Chatte à talons!” à Agathe, qui porte une paire de jolies chaussures rouges… Les hommes croient avoir le droit de nous prendre à partie. De nous insulter. Et nous faisons semblant de ne pas les entendre. Pourtant, leurs actes sont inacceptables et doivent être dénoncés!
Nous n’avons pas à nous cacher pour nous rendre “correctes”. Et le harceleur qui traite si mal les femmes qu’il croise dans la rue, “pour rire, pas méchamment”, devrait se demander s’il aimerait qu’on fasse pareil à sa sœur, sa copine, sa femme, sa fille…
Faire partager le ressenti de ces jeunes filles harcelées, comme nous l’avons toutes été un jour, peut aider les filles à réaliser qu’elles ne sont pas seules, pas coupables, et qu’elles ont le droit d’être en colère… Et les harceleurs à prendre conscience de l’horreur de leur comportement.
Lisez et partagez ‘Silencieuse(s)’, de Sybilline Meynet et Salomé Joly, paru aux éditions perspectives Art.
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