Dans “Et les vivants autour”, l’auteure bruxelloise Barbara Abel nous emmène dans les méandres angoissants des réactions d’une famille à qui on conseille l’arrêt des soins pour leur fille, dans le coma depuis quatre ans. Au croisement du thriller psychologique et du drame familial, ce roman percutant est particulièrement bien construit, et reste en tête longtemps après la dernière page tournée.
Le résumé
«Dans le lit, Jeanne ne bouge pas. Jeanne ne bouge plus depuis quatre ans. Jeanne n’est plus qu’un corps inerte et allongé. Elle, la vraie Jeanne, celle qui animait cet organisme léthargique, celle qui donnait vie à ce corps désormais passif, s’est perdue quelque part dans les méandres de sa conscience. On ne sait pas très bien où. Loin en tout cas».
Voilà quatre ans que l’ombre de Jeanne plane sur eux.
Comme s’ils n’avaient plus le droit de vivre pour de vrai tant qu’elle était morte pour de faux.
Cela fait quatre ans que la vie de la famille Mercier est en suspens. Quatre ans que l’existence de chacun ne tourne plus qu’autour du corps de Jeanne, vingt-neuf ans. Un corps allongé sur un lit d’hôpital, qui ne donne aucun signe de vie, mais qui est néanmoins bien vivant. Les médecins appellent cela un coma, un état d’éveil non répondant et préconisent, depuis plusieurs mois déjà, l’arrêt des soins. C’est pourquoi, lorsque le professeur Goossens convoque les parents et l’époux de Jeanne pour un entretien, tous redoutent ce qu’ils vont entendre. Ils sont pourtant bien loin d’imaginer ce qui les attend. L’impensable est arrivé. Le dilemme auquel ils sont confrontés est totalement insensé et la famille de Jeanne, en apparence si soudée, commence à se déchirer autour du corps de la jeune femme...
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Et en 3 mots-clés?
#Famille
#Emotions
#Suspense
Pourquoi on a aimé
Impossible de ne pas se rappeler de l’Affaire Vincent Lambert dès les premières pages de ce roman captivant, dont Barbara Abel confie d’ailleurs en préface que “le fait le plus incroyable de cette histoire est inspiré d’un fait divers réel. Tout le reste n’est que pure imagination”. Pour rappel, en 2008, le Français Vincent Lambert avait été plongé dans un état végétatif chronique suite à un accident de moto, et les traitements le maintenant en vie n’avaient été arrêtés que 11 ans plus tard, après une acrimonieuse bataille juridique entre sa famille, de fervents catholiques, et son épouse Rachel.
Tout l’art de Barbara Abel, c’est de construire des personnages à la psychologie si finement détaillée qu’on comprend chacun d’entre eux malgré leurs points de vue diamétralement opposés, entre ceux qui choisissent de garder l’espoir d’un réveil de Jeanne malgré les années, et les autres, qui estiment que la jeune femme a bien mérité de s’en aller, loin des machines et de cette vie artificielle qui n’en est pas une. Les émotions sont à fleur de peau, le suspense aussi, et on dévore ce roman à toute vitesse.
À qui ça va plaire?
À celles qui ont suivi l’affaire Lambert en détail, qui se passionnent pour la thématique du coma et de l’euthanasie, mais aussi aux amatrices de thriller, à celles qui aiment particulièrement les thrillers psychologiques, et de manière plus générale, aux lectrices qui adorent se prendre une overdose d’émotions quand elles commencent un nouveau roman.
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