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Flair Book Club: ““Une fille facile””, la claque à lire de toute urgence

Kathleen Wuyard

Parce que chez Flair, on adore tout partager avec nos lectrices, on a créé la rubrique « Flair Book Club » où l’on parle de nos coups de cœur littéraires. Cette fois, on vous parle de « Une fille facile», l’histoire d’Emma, la plus jolie fille de son quartier, à qui l’impensable va arriver. Et alors même qu’elle est la victime, c’est elle qui va être blâmée.

Le résumé


Emma a dix-huit ans, c’est la plus jolie fille du lycée. En plus d’être belle, elle est pleine d’espoir en l’avenir. Cette nuit-là, il y a une fête, et tous les regards sont braqués sur elle.

Le lendemain matin, ses parents la retrouvent inanimée devant la maison. Elle ne se souvient de rien. Tous les autres sont au courant. Les photographies prises au cours de la soirée circulent sur les réseaux sociaux, dévoilant en détail ce qu’Emma a subi. Les réactions haineuses ne se font pas attendre ; les gens refusent parfois de voir ce qu’ils ont sous les yeux. La vie d’Emma est brisée ? Certains diront qu’elle l’a bien cherché.

Pourquoi on aime


La plume de Louise O’Neill a le don de se métamorphoser à chacun de ses romans, et ici, elle se fond à la perfection dans le personnage d’Emma, une jolie fille superficielle comme il y en a tant au sortir de l’adolescence. Et si on se passionne pour son histoire dès les premières pages du livre, c’est parce qu’il y a un peu de chacune d’entre nous en Emma. Quand on se compare secrètement aux copines, qu’on s’inspecte obsessionnellement dans le miroir, mais aussi quand on fait craquer le décolleté ET la jupe ultra courte, parce qu’on a envie de sentir tous les regards sur nous en soirée. Ce qui n’est pas une excuse pour faire de nous ce qu’on veut pour autant. En ces temps de “victim shaming” où la première question posée aux femmes agressées est trop souvent “qu’est-ce que tu portais”, “Une fille facile” est un rappel abrupt et ô combien nécessaire que l’habit ne fait ni le moine ni la victime, et que sans consentement, il y a viol, peu importe l’état d’ébriété ou la longueur de la jupe portée. C’est aussi un rappel des dangers pervers des réseaux sociaux, en plus d’^être incroyablement bien mené par Louise O’Neill qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. A l’heure où Trump est président des USA et Kavanaugh fraîchement élu à la Cour Suprême, “Une fille facile” est une plongée aussi réaliste que glaçante dans la culture du viol et ses mécanismes destructeurs. Un joyau de plus pour les éditions Stéphane Marsan, qui réussissent à nous surprendre à chaque roman. “Une fille facile” ne finit pas forcément comme on le voudrait, mais c’est le principe même de la vie. Une chose est certaine: c’est le genre de lecture dont on ne ressort pas indemne.

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