““Lupin””: l’histoire vraie derrière le Collier de la Reine

Le Collier de la Reine constitue l’enjeu de la première partie de la série “Lupin”. Et si dans la série, il est composé de perles, dans la réalité, il est serti de diamants et a été démonté, les 2 840 carats de pierre ayant fait l’objet d’une vente en 1785 à Londres.

L’histoire derrière le Collier de la Reine

Le fameux collier voit le jour en Angleterre au XVIIIème siècle grâce à Boehmer & Bassenge, les joalliers de la Couronne. Au départ, celui-ci avait été imaginé pour Madame du Barry, la favorite de Louis XV, mais le décès de ce dernier marque le non-aboutissement de la négociation. Boehmer & Bassenge décident alors de présenter le collier à Marie-Antoinette, qui refuse. C’est ainsi qu’il est proposé à Marie-Amélie de Saxe, reine d’Espagne, qui refuse, elle aussi. Boehmer décide alors d’insister auprès de Marie-Antoinette, qui campe sur ses positions, préférant les bijoux discrets aux grandes parures. Le Cardinal Rohan, fou amoureux de Marie-Antoinette, tente en vain de lui offrir le collier, mais rien y fait... Devant tant d’insistance et sous la pression de sa mère, la Reine répudie le Cardinal de la cour. Ce dernier tente tout ce qui est en son possible pour regagner les faveurs de la souveraine, en vain.

La détresse indéniable du Cardinal attire alors l’attention de Jeanne de Valois-Saint-Rémy, qui décide de se faire passer pour la comtesse de La Motte, soit-disant “confidente” de Marie-Antoinette. La dame propose de jouer l’intermédiaire entre le Cardinal et la Reine. C’est ainsi que Jeanne de Valois-Saint-Rémy exprime au Cardinal le souhait de Marie-Antoinette d’acquérir le dit collier de Boehmer & Bassenge. Le Cardinal n’hésite pas une seule seconde et accepte de donner 1,6 millions de livres – le coût du bijou – à l’usurpatrice d’identité, sans savoir qu’il se fait berner. Le collier n’est jamais arrivé jusqu’à la Reine et Boehmer n’a jamais vu la couleur de son argent. Une escroquerie digne de ce nom, qui s’est muée en véritable scandale politique, au coeur duquel la famille royale, et surtout la Reine Marie-Antoinette, se sont vus éclabousser d’une perte de considération et de dignité. En effet, comme l’a résumé Goethe un siècle après, “ces intrigues détruisirent la dignité royale. Aussi l’histoire du collier forme-t-elle la préface immédiate de la Révolution. Elle en est le fondement. La reine, étroitement liée à cette fatale affaire, perdit sa dignité, sa considération, elle y perdit dans la pensée populaire cet appui moral qui faisait d’elle une figure intangible.”

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