Cet ancien médecin soignait les maux de ses patients. Aujourd’hui, il soigne ses mots pour nous les compter en chansons. Sur ce troisième album, Ben Mazué (36 ans) nous dresse un portrait de “La femme idéale” auquel on est loin d’être insensible. Rencontre avec l’une des plus jolies plumes de la variété française.
Ben, présentez-vous en quelques mots...
“C’est une question difficile! Je dirais que je suis un optimiste même si j’ai une part de lucidité triste. Mon enthousiasme, je le brandis comme une forme de militantisme.”
Pourquoi avez-vous abandonné la médecine?
“Je n’ai pas l’impression d’être un homme de vocation mais plutôt un homme d’aventures plurielles. Le chemin qui mène à la profession d’artiste n’est jamais singulier. Le mien n’est pas plus extraordinaire qu’un autre. A 17 ans, j’ai entrepris des études de médecine parce que c’est un métier magnifique, universel, passionnant. J’avais envie d’aider les gens. Puis, à 27 ans, vos envies changent. Je voulais faire quelque chose de mes mains, créer, essayer de toucher, de soigner les gens grâce à mes chansons.”
Comment conjuguer médecine et musique?
“Je pense qu’il y a une empathie commune. Grâce à mon métier, j’ai souvent pénétré le quotidien des gens, des sociétés. Je suis entré chez eux. J’ai fait des rencontres qui m’ont permis d’écrire des portraits en chansons.”
Comment expliquez-vous le succès de ce troisième album alors que vous en avez déjà deux autres à votre actif?
“Je crois que je progresse logiquement, petit à petit. Je le sens dans ma manière d’écrire. Le propos de mes deux premiers albums n’était pas assez précis. Celui-ci est plus abouti, c’est comme un commencement. ”
Les femmes me fascinent parce que je ne les comprends pas.
Pourquoi avoir choisi d’évoquer la femme idéale?
“Parce que les femmes me fascinent. Je ne les comprends pas. Je n’ai pas envie de faire de généralités autour d’un genre alors qu’il y a tant d’individualités mais les femmes de mon entourage sont brillantes. Je me suis aussi beaucoup intéressé à l’évolution autour de la condition de la femme. La femme idéale, c’est un portrait de mon épouse.”
Ce portrait l’a-t-il séduite?
“Elle a un regard quasiment professionnel sur mon travail. Elle a trouvé que c’était une bonne chanson (rires). Mais, nous sommes un couple épistolaire. On s’écrit beaucoup.”
Les belles histoires d’amour ne durent pas forcément pour toujours.
Comme vous le chantez sur votre album, vous aimez les couples qui durent...
“C’est, en tout cas, inspirant mais ce n’est pas forcément plus noble que quelque chose d’autre. L’amour, c’est un sentiment brut, instinctif. On aime ou on n’aime pas. La raison n’a rien à faire là-dedans. Mais, malgré le fait d’être habité par ce sentiment involontaire, c’est beau d’essayer, volontairement, de faire vivre l’amour. L’effort est intéressant. Je n’ai pas le secret pour qu’un couple puisse s’inscrire dans la durée et, d’ailleurs, je ne crois pas que ce soit une fin en soi. Ce n’est pas indispensable. Les belles histoires d’amour ne durent pas forcément pour toujours. Le salut, c’est d’aller au bout des choses.”
Pourquoi devrait-on écouter votre album?
“Parce que c’est touchant.”
La femme idéale, de Ben Mazué (Sony Music). En concert le 29 mars au Botanique. Infos et tickets: ici.
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