Denis Mukwege est médecin au Congo, dans une zone sous tension. Lui qui voulait à l'origine faire naître de nouvelles vies, a consacré sa carrière à "réparer" les Congolaises victimes de violences sexuelles.
Dans la région troublée du Kivu, le viol est devenu une arme de guerre, à tel point que le pays est surnommé la "capitale mondiale du viol".
Denis Mukwege, le sauveur
Denis Mukwege a grandi au Congo. Dans le cadre de ses études, il est parti d'abord au Burundi pour étudier la Médecine et ensuite en France pour se spécialiser en Gynécologie. De retour au Congo, il rénove deux bâtiments pour en faire un hôpital. Il veut y installer un bloc opératoire et un service de maternité, mais la vie en décide autrement. Sa première patiente est blessée par balles au niveau des cuisses, son appareil génital est blessé lui aussi. Elle avouera bien plus tard au médecin avoir été violée et torturée. Denis Mukwege, encore naïf, pense alors avoir affaire à un cas isolé. Mais c'est en voyant le flux de patientes arriver dans son cabinet qu'il se rend compte de ce qu'il se passe dans la région.
Le viol comme arme de guerre
À la fin des années 90, il fonde l'hôpital Panzi, à Bukavu. C'est alors qu'il découvre l'effroyable réalité: la destruction planifiée des organes génitaux des femmes et même des bébés, ainsi que le viol comme arme de guerre.
Depuis, il a opéré près de 30.000 victimes. Dans son hôpital, ces victimes apprennent aussi à connaître leurs droits pour faire naître, non plus des bébés, mais une génération de femmes militantes et féministes. Denis Mukwege veut réveiller les consciences:
Chaque femme violée, je l'identifie à ma femme. Chaque mère violée, je l'identifie à ma mère. Chaque enfant violé, je l'identifie à mon enfant. Comment pouvons-nous nous taire?"
"L'homme qui répare les femmes, la colère d'Hippocrate"
Le documentaire belge consacré à ce grand monsieur a gagné, au début du mois de février 2016, le Magritte du meilleur documentaire et sort enfin en France. Pour télécharger le film ou vous procurer le DVD, c'est par ici.
À lire aussi:
