Et si on foutait la paix au physique de Maggie de Block?
On vous en parlait ici: la pilule du lendemain va être retirée des plannings familiaux.
Selon Maggie De Block, « la distribution de médicaments ne fait pas partie des missions des centres de planning familial (...) La prescription de la pilule contraceptive par un médecin reste primordiale dans le cadre du suivi médical des patients ». Une hérésie, selon les spécialistes du secteur : ainsi que l’a expliqué à Paris Match une employée du planning familial de l’ULB, «C’est une grande chance pour les femmes d’avoir un planning familial (...) La pilule est délivrée par des personnes qui ont suivi des formations médicales et psychologiques. Elles peuvent ainsi conseiller les jeunes femmes qui ne savent pas toujours quand elles peuvent la prendre». Une chance qu’elles ne sont pas prêtes à perdre, et les réactions à cette mesure ne se sont pas faites attendre. Problème : le débat a vite dégénéré.
"Grosse vache"
Parmi le florilège de commentaires glanés sur internet : « grosse truie », « grosse vache », voire même, « elle n’a jamais eu l’occasion de la prendre elle, frustration peut-être ? ». Car Maggie De Block est médecin, ministre de la Santé, et aussi, en surpoids. Donc ses mesures sont forcément dictées par son physique, ou du moins, les commentateurs ne manquent jamais de lui rappeler son IMC.
Critiques hors-sujet
Si ses dernières décisions en date, de la diminution des séances de kiné pour les personnes souffrant de fibromyalgie à l’arrêt de la distribution de pilule du lendemain dans les centres de planning familiaux posent question, elles poussent aussi à s’interroger sur le bien-fondé de les ramener toujours à son physique. Un peu comme Emmanuel Macron, dont la campagne a été entachée du bashing de son épouse, le fat shaming de Maggie De Block est constant, et complètement hors-sujet. Surtout quand certains se permettent de souligner que
mettre une obèse à la Santé, c’est un peu comme choisir Dutroux comme ministre de l’Education.
"Le contenu, pas l'emballage"
Face aux critiques sur son physique, Maggie De Block fait publiquement le jeu de l’indifférence.
Mon poids? Je n’ai rien à dire. Vous savez, dans mes rencontres, je m’occupe du contenu et pas de l’emballage.
Sa fille, Julie, avait elle pris sa défense en 2015, affirmant: «je suis fière de ma mère. Arrêtez avec les critiques sur son poids». Des critiques dont elle avait avoué qu’elles étaient particulièrement blessantes pour la ministre. Elle en parlait en 2011 dans les colonnes du Laatste Nieuws, racontant que «C'est comme ça depuis 49 ans. Que puis-je y faire, à part éviter de porter des mini-jupes et des tops rayés? Je suis qui je suis. Puis pas une seule femme n'accède au gouvernement parce qu'elle a de belles jambes. C'est parce qu'elle travaille dur».
"La dodue"
Travailer dur au gouvernement, mais aussi en privé, pour s’accepter. "Quand j'ai commencé ma carrière de médecin, j'ai rencontré une jeune femme en chaise roulante lors d'une consultation à domicile. Elle a constaté que je ne portais pas de bas. 'Et ce malgré mes laides jambes', lui avais-je dit. Elle m'a alors répondu: 'Mais vous au moins vous avez des jambes qui fonctionnent'. J'étais honteuse, et j'ai retenu la leçon toute ma vie. Je peux être contente de compter sur deux jambes bien solides. Elles me seront utiles dans ce métier ». Et d’ajouter, pince-sans-rire,
L'avantage c'est qu'on se souvient toujours de moi. Peut-être juste comme 'la dodue', ça c'est l'inconvénient.
Dites, les filles, et si on se concentrait sur ses décisions politiques et qu’on arrêtait le fat shaming ?
Bien dans son corps et dans sa tête:
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