Saint-Valentin: quelles sont les origines de la fête des amoureux?
Que l’on soit pour ou que l’on soit contre, on entend forcément parler de la Saint-Valentin aux alentours du 14 février. Mais savez-vous d’où vient cette tradition du jour de l’amour?
Chocolats de toutes les formes, cartes emplies de cœurs, dîners aux chandelles, films romantiques, l’amour à toutes les sauces, à la télé, au cinéma, comme dans les publicités. C’est certain, aujourd’hui, nous sommes le 14 février, le jour de la Saint-Valentin. Mais pourquoi cette journée hivernale, somme toute banale, s’est-elle transformée en journée de l’amour et des amoureux?
Comme toute célébration, les origines de la Saint-Valentin ne sont pas claires et les experts ne s’accordent pas. D’un côté, la théorie de l’exécution d’un chrétien, de l’autre, une tradition née d’un poème, ou encore une fête païenne célébrant la fertilité.
Les martyrs chrétiens
Selon une première théorie religieuse, le saint patron des amoureux serait un prêtre romain, emprisonné et attendant son exécution, qui serait tombé amoureux de la fille de son geôlier. L’histoire raconte qu’il lui aurait envoyé des mots doux signés “Ton Valentin”. Une légende balayée d’un revers de la main par le sociologue Jean-Claude Kaufmann, auteur du livre “Saint-Valentin, mon amour”, qui, ainsi que le rapporte le Geo, explique que “tout ça, c’est du vent”. Et le sociologue de préciser: “Il y a en fait eu entre huit et treize Saints Valentin, et l’un d’eux a célébré des mariages chrétiens à Rome.”
Justement, selon cette autre théorie chrétienne, un prêtre aurait été condamné à mort par l’empereur Claude II, puis exécuté le 14 février 270, pour avoir officié des mariages de manière clandestine. Des unions qui n’avaient pas tant pour but de célébrer l’amour que de permettre aux hommes mariés de ne pas être envoyés à la guerre.
La fête païenne de la fécondité
La théorie la plus ancienne et la plus vraisemblable concernant l’histoire de la Saint-Valentin serait celle d’une célébration païenne et libertine appelée Lupercalia, ou Lupercales en français. Dans la Rome antique, cette fête, célébrée chaque année du 13 au 15 février, était un hommage à Faunus, le dieu mythologique romain de la forêt et des troupeaux, et était destinée à la purification avant le passage à l’an neuf (le 1er mars) et à célébrer la fécondité.
Ainsi que le développe le professeur d’Histoire de l’Université de Yale, Noel Lenski, dans une interview accordée à la radio américain NPR, à l’occasion des Lupercales, les Romains buvaient beaucoup et dansaient nus ou revêtus des peaux des bêtes qui avaient été sacrifiées pour l’occasion. Des femmes faisaient alors la queue pour frapper chacun des hommes, et inversement. Tous pensaient que cela les rendraient plus fertiles.
Il s’agit de la dernière fête païenne encore célébrée dans l’antiquité, alors que Rome était passé du côté chrétien de la force 150 ans auparavant. Les Lupercales ont pris fin sous le pape Gélase Ier, à la fin du 5e siècle, remplacées par la fête de la purification de la Vierge, le 2 février (aujourd’hui jour de la Chandeleur), et la fête de l’amour spirituel, le 14 février.
Des poèmes et des oiseaux
Mais l’origine du jour de la Saint-Valentin tel qu’on le connaît, c’est-à-dire plein de cœurs et de romantisme, serait beaucoup plus récente et serait née dans des poèmes. Plus précisément dans ceux du poète Geoffrey Chaucer, qui, le premier, aurait associé la Saint-Valentin à l’amour, dans son poème intitulé “The Parlement of Foules” (“Le parlement des oiseaux”), selon le professeur de littérature anglaise de l’Université du Kansas, Jack B. Oruch.
Cette association serait en réalité le fruit du hasard. En effet, dans l’Angleterre du 14e siècle, il était courant de penser que les oiseaux choisissaient la journée du 14 février pour s’accoupler et se faire la cour. Bien loin d’être passée inaperçue, cette coutume animalière aurait commencé à apparaître dans les poèmes de Chaucer et à s’appliquer aux humains, eux aussi désireux de montrer leur amour. Dès cette période, les amoureux britanniques auraient pris l’habitude de s’appeler “Valentin” et de s’offrir de petits mots doux.
Par la suite, vers 1496, l’église catholique se serait appropriée ce jour du 14 février, en désignant Valentin comme le saint patron des amoureux. À l’époque, cette fête permettait aux jeunes célibataires de trouver un·e partenaire de vie. Les coutumes changeaient selon les régions, mais à titre d’exemple, un village organisait une grande partie de cache-cache permettant aux femmes d’être découvertes par les hommes, et de créer ainsi des affinités.
Aujourd’hui, les parties de cache-cache ont laissé place à des bouquets de fleurs, à des repas dans notre resto préféré et à de jolis bijoux, mais cette tradition reste toujours une journée spéciale pour déclarer sa flamme. Même si, on est d’accord, que l’amour ne se limite pas à une seule journée.
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