Rencontre avec les fondatrices de l’association WAPA
Ado, Véro était fan d'Envoyé Spécial. Tous les jeudis, elle pleurait devant la télé. Puis elle a eu un déclic: "Je me suis dit ‘Arrête de pleurer et agis. Même si c'est une goutte d'eau dans l’océan!’ Solveig:
On avait en commun une profonde indignation. Ce truc qui te prend au bide et te donne envie de t’investir pour que le monde change.
Des enfants de 6 ans enrôlés de force
Collègues dans une grande ONG vouée à la protection des enfants, Solveig et Véro deviennent amies et rêvent de créer leur propre association: "Une petite structure à visage humain". Solveig
À la fin de mes études de Traduction, j'ai consacré mon mémoire aux enfants soldats. J'ai aussi traduit un livre: 'Children at War' sur le même sujet. Il n’y a rien de pire que l’enrôlement d’enfants de 6 ans...
Véro "Ma maman est congolaise et j’ai été sensibilisée à la problématique de l’Est du Congo. Je voulais élargir le projet à toutes les victimes de guerre: les enfants-soldats, mais aussi les personnes mutilées, les femmes violées, contaminées par le SIDA, les gens expropriés... une génération sacrifiée par le conflit."
L'Ouganda et ses enfants-soldats
Elles concentrent leur action sur un premier pays: l'Ouganda. Solveig "Entre 1986 et 2006, ce pays a connu un recrutement massif d’enfants-soldats: 25 à 35.000, dont 1 sur 4 était une fille. Un groupe rebelle, la LRA, forçait les enfants à massacrer ou à torturer des membres de leur propre famille. Ces enfants en sortaient détruits. Après 20 ans de guerre civile, de massacres, de viols, les habitants du nord du pays restent traumatisés."
Une vache et la vie renaît
Véro "Via WAPA, nous récoltons de l’argent pour Karine Community, une petite ONG basée à Gulu, dans le nord de l’Ouganda. On veut renforcer les compétences locales, pas s’y substituer. L’association que nous aidons est notre partenaire, elle a mis les programmes en place et les gère.
Solveig "À côté d'un programme de soin de santé, de micro-crédit et d’éducation, Karine a mis sur pied une industrie laitière.
L'association propose à des familles de suivre une formation, les aide à construire une étable, à semer et récolter l’herbe qui servira d'aliment pour la vache qui leur est donnée.
Chaque famille apprend à récupérer la bouse pour en faire du biogaz pour la maison, elle reçoit un vélo pour aller vendre le lait à la coopérative, laquelle le vend à son tour à la population. C’est un programme très complet. Il s’agit de faire d’eux de vrais fermiers."
Premier 'bébé' de WAPA: une maternité
Après avoir récolté de l’argent pour financer la construction d’une étable de formation, de la maison d’éducation et l’achat d’un van pour transporter les malades, les personnes âgées ou femmes enceintes vers l’hôpital de Gulu, autre mission pour WAPA: "Nous avons récolté 40.000 € (grâce à 40 femmes extraordinaires qui ont rivalisé d’imagination pour récolter 1000 euros chacune), afin d’annexer une maternité au centre médical existant. Tout est ougandais: des architectes aux ouvriers, en passant par les matériaux utilisés." Au fil des campagnes de récolte de fonds, WAPA espère à l'avenir étendre son action à d'autres pays, le Sri Lanka, la Colombie ou la Sierra Leone.
En savoir plus sur les campagnes et réalisations de WAPA: wapainternational.org
Interview: Stéphanie Ciardiello. Photo: Jean van Cleemput.
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