Roman Polanski ne présentera pas les Césars et c’est tant mieux!
La polémique
Roman Polanski. Si ce nom ne vous est pas inconnu, c'est tout simplement puisqu'il a réalisé "le Pianiste", "la Neuvième Porte" ou "le Locataire". Réalisateur à succès, c'est donc tout naturellement qu'il a été nommé par le Festival des Césars afin de présenter cette soirée de prestige.
Au début très emballé par cette opportunité, Roman Polanski a finalement décliné suite à la vive polémique que cette nomination avait suscité. Et pour cause: le réalisateur a été accusé en 1977 pour viol et attouchements sur une mineure aux États-Unis. La ministre française des Droits des Femmes, Laurence Rossignol, ainsi que de nombreuses associations féministes se sont donc insurgées en criant au scandale.
Pour manifester leur mécontentement, de nombreux mouvements et associations ont lancé une pétition, qui a récolté à ce jour plus de 61 000 signatures. Devant l'indignation générale qu'il juge "injustifiée", le réalisateur a finalement renoncé au titre de président de la cérémonie, en précisant que cette polémique a "profondément attristé Roman Polanski et atteint sa famille".
Petit flashback
Outre le fait d'être un réalisateur à succès, Roman Polanski est aussi célèbre aux États-Unis pour l'affaire de viol à laquelle il a été mêlé. En 1977, alors qu'il se trouve dans la baraque de Jack Nicholson pour un photoshoot, il est accusé d'attouchements et de viol sur une enfant de 13 ans. Après un passage éclair de 47 jours en prison, il est finalement relâché sous caution. Comme il se confie dans l'édition de septembre 2013 de Vanity Fair:
J'étais si choqué d'apprendre que ce n'est pas fini, une fois qu'ils vous laissent sortir de prison. Tu te dis “libre!”, avec ton baluchon sous le coude, ton avocat qui t'attend à la sortie. Pour toi, c'est enfin fini. Et puis le juge change d'avis. Et je dois retourner en prison, et personne ne sait pour combien de temps. Je ne pouvais simplement pas traverser cette épreuve.
Pour ne pas subir le courroux de la justice américaine, le réalisateur décide de s'enfuir vers la France, dont la nationalité lui a été accordée l'année d'avant. Refusant son extradition, l'hexagone permet donc Roman Polanski de se la couler douce sans avoir besoin de faire face à son passé honteux. Aujourd'hui toujours en exil et poursuivi pour viol sur mineur aux États-Unis, Roman Polanski est devenu depuis la semaine dernière l'homme à abattre et dont tout le monde parle. Une chose est sûre: son absence aux Césars rend enfin justice aux victimes de viol, bien trop souvent bafouées et oubliées.
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