3 bonnes raisons de lire ““Sexe et mensonges””, l’enquête de Leïla Slimani

1. Parce que le sujet est bouleversant

Au Maroc, la sexualité est extrêmement taboue. La virginité y est sacralisée: il existe une formelle interdiction de faire l’amour en dehors du cadre conjugal. En pratique, ce sont surtout les femmes qui doivent rester vierges, puisque la virginité de l’homme est impossible à prouver, physiquement. Paradoxalement, le pays est le cinquième consommateur mondial de pornographie sur Internet. En cachette, de moins en moins de marocains attendent le mariage pour faire l’amour. Et la société entretient cette hypocrisie: “Faites l’amour, mais cachez-vous”. Une réalité trop souvent tue, que Leila Slimani a voulu révéler dans “Sexe et mensonges”. D’autant plus que cette schizophrénie latente donne lieu à des frustrations entraînant des évènements dramatiques: on se rappelle par exemple de l’agression sexuelle d’une jeune femme dans un bus de Casablanca mi-août, qui avait choqué le pays tout entier.

2. Parce que ce sont de vraies confidences

Pendant plusieurs années, Leila Slimani s’est faufilée dans la société marocaine, pour recueillir les confidences de nombreuses femmes, et uniquement des femmes, parce que c’était tout simplement plus naturel pour elle que d’interroger des hommes. Elle a ainsi écrit l’histoire de Nour, 30 ans, par exemple. Elle vit en concubinage avec un homme depuis plusieurs années. La jeune femme explique avoir menti à son compagnon en prétendant ne jamais avoir fait l’amour quand elle l’a rencontré. Elle songe aujourd’hui, comme de nombreuses autres femmes, à faire une réfection de l’hymnen, pour pouvoir prétendre au mariage. Un situation inacceptable, selon l’auteure, qui considère que les femmes marocaines devraient s’engager pour avoir le droit à la sexualité. C’est selon elle l’une des premières armes pour accéder à l’égalité des sexes.

3. Parce qu’on adore l’auteure

Leïla Slimani nous avait déjà complètement séduites avec “Chanson Douce”, le roman inspiré d’une histoire vraie qui avait reçu le prix Goncourt 2016. Depuis ce roman, l’auteure franco-marocaine est d’ailleurs devenue l’écrivaine la plus lue de 2026 selon le classement annuel de l’Express-RTL. Son histoire personnelle aussi est inspirante: à 18 ans, elle décide de fuir le Maroc pour s’installer à Paris, las de vivre dans le mensonge perpétuel, las d’avoir peur lorsqu’elle porte une jupe dans la rue. Un caractère fort, insoumis, qui transparaît dans ses œuvres.

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