Le Boentje, premier café zéro déchet de Bruxelles!
Il a ouvert ses portes il y a quelques semaines, sous l’impulsion de Victoria Lavenne et Sandrine Belgrado, deux jeunes femmes aussi dynamiques que soucieuses de l’environnement.
Rien ne les prédisposait à créer un café zéro déchet: Victoria, 24 ans, a étudié le Droit et Sandrine, 25 ans, l’Économie. Mais à la faveur d’un séjour Erasmus au Danemark pour l’une et au Canada pour l’autre, les deux Bruxelloises tombent amoureuses des coffee houses, ces cafés où l’on reste du matin au soir pour travailler ou passer le temps. De retour à Bruxelles, elles cherchent endroit cosy pour écrire leur mémoire. En vain: aucun ne leur plaît. C’est comme ça que leur vient l’idée un peu farfelue de créer leur propre café!
Apprendre sur le terrain
Ce n’est pas en auditoire que les deux jeunes filles ont appris à concocter de bons cappuccinos. “Une fois notre diplôme en poche, nous avons chacune travaillé un an dans l’horeca, en salle et en cuisine. On a aussi pris des cours d’entreprenariat chez Solvay Entrepreneurs et au Green Lab notamment” explique Victoria. En décembre 2017, elles ouvrent enfin leur Boentje Café, en plein cœur de Schaerbeek.
On voulait un nom bruxellois pour le côté local. Et puis, Boentje, ça signifie coup de cœur; c’est chaleureux, généreux, rassembleur, comme notre café.”
Le Père Noël n’est pas une ordure: il recycle!
Pour l’ouverture, les deux entrepreneuses ont lancé un événement autour du zéro déchet, baptisé “Le père Noël n’est pas une ordure”. “On a invité d’autres acteurs du zéro déchet tout un week-end: il y avait des vêtements issus de l’upcycling (recyclage), des fringues de seconde main pour enfants, des ateliers pour apprendre à créer un sapin et des boules de Noël sans déchets…” raconte Victoria, qui a depuis longtemps adopté ce mode de vie chez elle aussi: “En colocation avec Sandrine, on faisait déjà super attention à ne pas engendrer trop de déchets. On avait un compost, on faisait notre shampooing maison… C’est naturellement qu’on a voulu transposer notre mode de vie dans notre boulot!”
Concrètement, un café zéro déchet, ça consiste en quoi? “Premièrement, on a dû penser notre intérieur en fonction: on a acheté notre vaisselle en brocante, créé des lampes avec des bocaux, des tabourets avec des bidons d’huile… On a ensuite dû trouver les fournisseurs adaptés: notre café et notre lait, par exemple, sont livrés avec un système de consigne.” Et pour boucler la boucle, même le marc de café est transformé en substrat pour la culture des champignons!
Plus qu’un café, un centre d’information
En plus d’être le premier café zéro déchet de la capitale, Boentje ambitionne de familiariser le public avec ce mode de vie.
On veut montrer que le zéro déchet est accessible à tous: on organise des ateliers pour apprendre à créer des cosmétiques maison, à réaliser un bon compost, etc. On vend des sacs à lunch réutilisables, des gobelets en bambou, des bocaux… Tout pour vivre zéro déchets même à la maison!”
Les deux entrepreneuses ont aussi contacté les épiceries en vrac de Bruxelles et d’ailleurs pour leur demander d’envoyer un totebag avec leur logo et leur adresse. “On a transformé ces sacs en tissu en housses de coussin pour la déco du café, histoire d’informer nos clients sur les différents projets qui existent.” Malin!
Boentje Café, 18, place Colignon, 1030, Schaerbeek.
Interview: Justine Rossius
Lire aussi:
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici