Les girafes sont menacées d’extinction silencieuse. Ça veut dire quoi?
L’animal le plus cool d’Afrique est menacé d’extinction « silencieuse », ce qui signifie, en bref, que tout le monde semble s’en foutre. Explication.
En Afrique, la population des girafes a diminué de 40% en 30 ans, ce qui est vraiment énorme, d’autant plus que ce chiffre risque d’augmenter dans les années à venir. Il ne reste désormais que 98 000 mammifères à long cou sur le continent africain, selon les chiffres de l’union internationale pour la protection de la nature (IUCN). À l’Est du continent, l’une des autres grandes espèces de girafe — la « réticulée » — a perdu quelque 60 % de sa population. Pour la girafe nubienne, le chiffre passe à 97 %. En Afrique centrale, la girafe du Kordofan a perdu 85 % de ses individus. En cause ? Un habitat de plus en plus fragmenté et réduit et le braconnage, les girafes étant tuées pour leurs os et leur cervelle, considérés comme des remèdes contre le sida, ou encore leurs queues, offertes symboliquement aux aînés. Et il est temps de tirer la sonnette d’alarme, car jusqu’à présent, on parle encore d’extinction silencieuse.
Une extinction difficile à examiner
« Silencieuse », simplement parce que la girafe semble susciter peu d’intérêt auprès des chercheurs qui étudient la préservation de la faune. La première recherche de longue durée sur les girafes ne daterait que de 2004, en Namibie, ce qui fait que les scientifiques en connaissent peu sur le comportement de ces mammifères. D’autant plus que nombre de données sur les girafes ont été récoltées dans le cadre d’études sur d’autres animaux. “La girafe est un grand animal que l’on voit assez facilement dans les parcs et réserves, ce qui a pu donner la fausse impression que tout allait bien”, analyse Julian Fennessy, co-président du groupe de spécialistes de l’IUCN pour les girafes et okapis. “D’autant que le problème se situe principalement en dehors des espaces protégés”.
Vers plus de contrôle?
Pour endiguer la situation, la dernière proposition en date vise à réguler le commerce international des girafes dans le cadre de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (Cites), qui se réunit du 17 au 28 août à Genève. Six pays africains, dont le Tchad et le Kenya, proposent de classer la girafe dans la “liste des espèces qui, bien que n’étant pas nécessairement menacées actuellement d’extinction, pourraient le devenir si le commerce de leurs spécimens n’était pas étroitement contrôléÀ lire aussi:
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