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© Unsplash

Sans la chasse, plusieurs espèces de baleines à bosse se rétablissent

Manon de Meersman

C’est un constat qui réchauffe les coeurs: autrefois chassées, certaines espèces de baleines à bosse se rétablissent aujourd’hui. Dans un article consacré au Times, Kirsten Thompson, scientifique marine et maître de conférences en écologie à l’université d’Exeter, explique comment ce miracle silencieux s’est produit.


Dans l’article, la spécialiste explique qu’une récente étude sur les baleines à bosse, qui se reproduisent au large des côtes du Brésil dans les eaux de l’Antarctique pendant l’été, a prouvé que celles-ci peuvent désormais être trouvées en aussi grand nombre qu’avant l’époque de la chasse à la baleine. “Selon les archives, il y avait environ 27 000 baleines dans les années 1830 mais, après une chasse intensive, il n’en restait plus que 450 au milieu des années 1950”, explique-t-elle.

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Une bonne nouvelle pour l’environnement


“L’interdiction de la chasse commerciale à la baleine en 1986 a permis une forte reprise et on estime aujourd’hui que cette population représente environ 93 % de sa taille initiale. En éliminant la menace de la chasse et en disposant d’espaces sûrs pour survivre et prospérer, le nombre de baleines à bosse s’est reconstitué dans de nombreuses régions”, détaille Kirsten Thompson. Il s’agit là d’une excellente nouvelle pour l’espèce, mais également pour l’environnement. En effet, il faut savoir qu’une seule baleine stocke environ 33 tonnes de CO2. “Si l’on ne considère que les baleines à bosse de l’Antarctique qui se reproduisent au Brésil, la protection de cette seule population a permis de stocker 813 780 tonnes de CO2 dans les profondeurs de la mer. Cela représente environ deux fois les émissions annuelles de CO2 d’un petit pays comme les Bermudes ou le Belize, selon les données d’émissions de 2018”, explique l’experte.

En effet, lorsqu’une baleine meurt naturellement, elle exporte le carbone stocké dans son gigantesque corps vers les profondeurs de l’océan, le gardant enfermé pendant des siècles.”

Un défi qu’il ne faut pas ignorer


À côté de ce rétablissement de l’espèce de rorquals à bosse, certaines baleines sont encore chassées. “Certaines espèces, comme les baleines bleues, ne se sont pas encore remises de l’impact de la chasse commerciale à la baleine. Elles sont toutes confrontées à une myriade de menaces d’origine humaine en interaction: le bruit des océans, la pollution chimique et plastique, les collisions avec les navires, l’enchevêtrement dans les filets de pêche, la mauvaise gestion des pêches et le changement climatique. C’est dur pour la vie marine”, constate avec regret l’experte.

Malgré tout, selon elle, le rétablissement des baleines à bosse dans les eaux antarctiques est un bel exemple de ce qui peut se mettre en place lorsque les gouvernements s’unissent pour protéger les océans. “Nous avons les outils et la science nécessaires. Tout ce qui nous manque, c’est la volonté politique de créer des espaces permettant à la faune de se rétablir. Nous savons que l’océan peut être restauré. Nous sommes actuellement à un carrefour important pour y parvenir: c’est un grand défi, mais nous risquons de perdre beaucoup si nous l’ignorons”, conclut-elle.

Source: Times

 

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