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© Shark and other seafood on display at a fish market in Essaouira

Vague de colère en France après la vente d’un requin au rayon poisson chez Intermarché

Kathleen Wuyard

Lancé depuis le début de sa carrière en solo dans une infatigable croisade en faveur de l’écologie et des espèces menacées, Hugo Clément a dénoncé ce lundi la vente de viande de requin dans un Intermarché de Gex, dans l’Ain. La photo du rayonnage, qui montre une mise en scène avec la tête de l’animal plantée parmi les poissons, suscite la colère en ligne.


Si la pratique de l’aileronnage, qui consiste à découper les ailerons des requins pêchés avant de les rejeter par dessus bord vers une mort douloureuse et certaine, est heureusement interdite en Europe depuis 2013, le commerce de viande de requin, lui, est malheureusement toujours bien légal... Et aurait même augmenté de 42% depuis l’an 2000, selon les données rassemblées en 2011 par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Avec 21 000 tonnes par an, la France se classe en 12e position des pays qui capturent le plus de requins annuellement, ainsi qu’au 8e rang mondial des importateurs (4 000 tonnes par an). Mais attention, toutefois, qu’il ne s’agit pas de faire n’importe quoi, n’en déplaise à l’Intermarché épinglé par l’association de sauvegarde des océans Sea Shepherd, dont le post a été partagé par Hugo Clément.

Encore un requin proposé à la vente avant-hier à Intermarché, dans le magasin de Gex (Ain). Avec, en prime, une petite...

Posted by Hugo Clément on Monday, June 1, 2020


 

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Une “erreur”


En effet, la consommation de toutes les espèces n’est pas légale, certaines étant menacées et donc protégées, et les revendeurs de viande de requin sont donc contraints de mentionner l’espèce en rayon. Or, ici, non seulement ce n’est pas le cas, mais en prime, il s’agirait d’un requin peau bleue, appartenant à la catégorie des “quasi menacés”. Et Hugo Clément de relater que “contacté, le magasin parle d’une « erreur » et assure que le requin a été rapidement retiré du rayon”. Pas certain que cela suffise à apaiser les 11 000 internautes qui ont manifesté leur colère sur le post... Et l’un d’entre eux de faire notamment remarquer que “non seulement c’est du requin mais en plus dans l’Ain, c’est pas comme si il avait été pêché sur place dans une rivière!”. D’autant qu’à l’été 2019 déjà, Sea Shepherd dénonçait un autre Intermarché, à Argeles cette fois, qui proposait à la vente de la viande de requin-renard, appartenant pourtant à la liste des espèces menacées. 

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Et en Belgique, que dit la loi? Le SPF Santé Publique s’aligne sur la liste européenne des espèces à protéger, qui interdit notamment la pêche du requin pèlerin. Ceci étant, selon les chiffres recueillis par le site Guide des Espèces, la Belgique aurait importé 442 tonnes de requins en 2016 (toutes espèces confondues) dont 78 % d’aiguillat principalement originaire des États-Unis (72 %). Si vous envisagez d’y goûter, sachez qu’outre la protection des espèces et la cruauté de la pêche aux requins, leur consommation serait déconseillée également pour des raisons de santé puisqu’elle favoriserait l’apparition de la maladie d’Alzheimer.

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