Peut-on apprendre à chanter juste? Les conseils d’une coach vocale
Vous chantez comme une casserole mais vous adorez ça? Vos amis vous ont déjà prié d’arrêter de massacrer une chanson? Les karaokés font partie intégrante de votre vie mais la gloire tarde à venir? On connaît ça, nous aussi!
Chanter juste semble parfois hors de portée. Les chanteurs·ses de salle de bains se disent bien souvent que cet art n’est dédié qu’à leur pommeau de douche ou leur brosse à cheveux. Peut-être à tort, puisqu’ainsi que nous le confirme Dida Robbert: tout le monde peut apprendre à chanter juste.
Une question d’oreille?
Dida Robbert est prof de chant et coach vocale. Elle a d’ailleurs réussi à propulser 3 de ses talents jusqu’à The Voice Belgique, c’est dire comme elle a l’oreille. On lui a posé la question de savoir si l’oreille musicale était innée ou si elle pouvait s’apprendre. Rassurez-vous, apprentis chanteurs et chanteuses, tout est possible!
“L’oreille musicale... C’est une expression populaire tout comme le fameux ‘chanter faux’. Les gens l’utilisent à gogo sans réellement se rendre compte que chacun possède sa propre définition du mot. Avoir l’oreille musicale, ça veut dire quoi ? Pour moi, ça veut dire que la personne n’est pas très à l’aise avec le rythme ou bien qu’elle se sent perdue dans la musique. Et ça, ça se règle très vite!” nous explique Dida. On s’interroge dès lors sur le temps que ça pourrait nous prendre pour y parvenir. Et la réponse est sidérante: “pour chanter juste, (sur la bonne tonalité selon la chanson, je précise car “faux” veut dire plein de choses dans l’esprit des gens) ce n’est plus qu’une question anatomique. Il faut comprendre le mécanisme de la respiration et oser faire du bruit. En 30 minutes, c’est réglé” nous assure la coach.
Les voix du passé
Évidemment, comme pour tout, c’est le travail et l’investissement qui feront la différence. À vous de voir combien de temps vous souhaitez consacrer à la chanson pour vous améliorer. Plus on travaille, plus on s’améliore, c’est bien connu. “10 min par jour c’est déjà un bon début. La voiture est l’endroit idéal pour s’exercer sans pression de l’entourage”.
50% du travail se situe dans le fait d’oser et dans le fait de surmonter les voix du passé.
“Beaucoup de monde vient me voir avec des croyances bien ancrées comme : “Je chante faux”, “J’ai des problèmes de rythme”, ” Je chante trop fort” ,”J’ai un problème de respiration” ,”ça sonne comme un chat égorgé”. La plupart du temps, ce sont des voix du passé. Comme un mauvais souvenir dans l’enfance ou des proches qui disaient : “Tu chantes trop fort” ou “Tu chantes faux””. Des voix du passé qui résonnent encore en nous et nous freinent à nous épanouir dans la chanson. Et parfois, ça peut demander du travail. “C’est cette partie qui est la plus délicate et difficile à travailler. C’est l’un des points les plus importants car si on chante en se retenant, la technique n’est évidemment pas bonne. Cela peut même être douloureux ou serré au niveau de la gorge. Pour mettre une image là-dessus, c’est un peu comme rouler avec le frein à main serré. Une fois ce blocage dépassé, chanter devient beaucoup plus facile”, continue la coach vocale. “Chanter est un mécanisme naturel que l’on utilisait librement dans l’enfance avant de subir les jugements et de mettre en question l’image de soi”.
Remerciements à Dida Robbert, que vous pouvez retrouver ici: www.cours-de-chant.be
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