Cœur de Pirate s’exprime sur le viol conjugal dont elle a été victime
Dans son dernier album, Cœur de Pirate, de son vrai nom Béatrice Martin, évoque un épisode particulièrement difficile de sa vie: un viol conjugal.
Dans son dernier album intitulé “En cas de tempête, ce jardin sera fermé” et plus spécifiquement dans son morceau “Je veux rentrer”, Béatrice Martin a choisi de s’exprimer notamment sur le viol conjugal dont elle a été victime. Elle y chante…
“La chaleur de nos étreintes devient suffocante, j’en viens à me plaindre. Et tes mouvements saccadés raidissent mon cœur qui tente de feindre.
Et j’ai voulu crier, m’emporter car je souffre quand tu es en moi. Mais le doute se forme, m’emprisonne car je suis censée t’aimer.
Mais ce que je sais, c’est que je veux rentrer. Ce que je sais, c’est que je veux rentrer”
Interrogée par notre journaliste, Laura Vliex, Béatrice Martin a expliqué avoir eu le déclic grâce au mouvement #MeToo:
“Après ma dernière tournée, j’ai connu un passage à vide, j’étais en panne d’inspiration. Le mouvement #MeToo a été comme un déclic pour moi. Voir ces femmes parler, la parole se libérer, m’a donné envie d’aborder en musique, des expériences auxquelles, jusqu’ici, je n’arrivais pas à faire face.” Son album, en abordant des sujets très délicats – comme son addiction à l’alcool, sa dépression ou sa séparation – agit comme une thérapie: “C’était très dur à vivre, mais écrire cet album m’a enfin permis de tourner la page, d’aller mieux psychologiquement.”
Des zones grises en matière de consentement
Lors de cette interview, elle est également revenue sur cet épisode douloureux évoqué dans le titre “Je veux rentrer”:
“Il reste des zones grises en matière de consentement dans le couple. Un tas de femmes n’ont pas conscience de cette forme d’abus parce qu’elles sont censées aimer l’autre. J’ai vécu ce genre d’histoire et j’ai réussi à reprendre le contrôle. J’imagine cette relation comme un tango, une danse passionnelle, intime, mais violente aussi.
La chanson s’appelle Je veux rentrer. L’idée n’est pas de retourner dans un endroit précis, mais de revenir à un état psychologique de bien-être. Depuis dix ans, je suis sur la route. Mon chez-moi, c’est cet état d’esprit.
Le viol conjugal: parlons-en!
Le sujet du viol reste encore tabou, mais le phénomène est pourtant bien réel: une femme sur quatre, durant sa vie, s’est fait imposer des relations sexuelles forcées par son partenaire. Si on n’en parle si peu, c’est parce que la notion de “devoir conjugal” est encore très présente dans nos sociétés. Or, le viol conjugal est bien est bien condamnable depuis 1989 et que non, ce n’est pas parce qu’on est en couple, ce n’est pas parce qu’on aime son partenaire qu’il faut absolument “faire un effort” et se forcer à faire l’amour quand on n’en a pas envie. Si vous dites “non”, pour quelle raison que ce soit, et que votre partenaire n’en prend pas compte: c’est un viol.
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