Comment le Coronavirus menace le droit à l’avortement
Aux États-Unis, le Texas et l’Ohio ont interdit l’IVG pendant l’épidémie. Selon les deux états américains, cette intervention serait une procédure médicale non-essentielle.
Les hôpitaux étant pris d’assaut à cause de l’épidémie de Coronavirus, les gouverneurs du Texas et de l’Ohio ont classifié les interruptions volontaires de grossesse parmi les interventions médicales non essentielles. Concrètement, tous les avortements qui ne sont pas médicalement nécessaires pour préserver la vie ou la santé de la mère sont suspendus jusqu’au 21 avril, au moins. Et les médecins qui pratiqueraient l’intervention risquent jusqu’à 180 jours de prison ou 1000 dollars d’amende.
Des plannings familiaux fermés en France
Le magazine en ligne Cheek Magazine tire également la sonnette d’alarme pour la situation française : selon cet article, des hôpitaux ne répondent plus au téléphone, il y a des créneaux supprimés pour les IVG dans les blogs opératoires, tandis que certains planning familiaux ont dû fermer suite aux mesures de confinement, ce qui veut dire que des femmes n’ont plus accès à des tests de grossesse gratuits, des dépistages d’IST ou encore à des méthodes de contraception d’urgence. De plus, les demandes d’avortement sont reportées, ce qui risque d’entraîner des difficultés psychologiques pour les femmes qui souhaiteraient que leur grossesse s’arrête le plus rapidement possible. En France, toujours, le Sénat a demandé une augmentation de deux semaines du délai légal pour avorter. Proposition refusée par le gouvernement.
Et en Belgique?
Chez nous, l’avortement est pour le moment accessible. Les plannings familiaux concentrent leurs activités sur les consultations gynécologiques urgentes et les avortements, car leur personnel est réduit dû au virus en tant que tel ainsi qu’aux mesures de confinement. Par contre, ce lockdown soulève des inquiétudes: on pense notamment aux mineures, confinées avec leurs parents qui ignorent qu’elles sont enceintes et qui ne pourraient donc pas sortir pour se rendre au planning familial ou à l’hôpital. On pense également aux femmes confinées avec un conjoint violent, qui devraient également passer sous silence leur grossesse et leur désir d’avorter.
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