6 choses qui m’ont aidée à traverser la douloureuse expérience de l’infidélité
L’impression d’être en apnée durant des journées entières. La sensation d’avoir le souffle coupé. Le ressenti d’un coeur qui cogne plus qu’il ne le devrait. La gorge serrée, les yeux humides, le corps qui tremble. Vivre une infidélité fait souvent l’effet d’un poignard dans le coeur. C’est du moins ce que j’ai ressenti. Deux fois.
J’étais en couple depuis huit mois lorsque j’ai été trompée la première fois. J’étais éperdument amoureuse et je n’avais rien vu venir. En l’espace de quelques semaines, j’ai vu mon couple s’effondrer. Je n’ai découvert la vérité que petit à petit, ce qui a sûrement dû rendre la chose encore plus difficile. Au final, ma copine m’avait trompée pendant presque deux mois, avec une ancienne connaissance. Deux mois à vivre une relation en parallèle que celle que nous entretenions... Mon monde si parfait s’écroulait. Littéralement. Et je ne savais que faire.
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Faisant tout pour se racheter une conduite et me prouvant nuit et jour son amour pour moi, elle a réussi à s’emparer une nouvelle fois de mon coeur. J’ai accepté de me remettre avec. Mais à peine un an plus tard, le scénario s’est répété. Sauf que cette fois, je vivais avec, j’avais adopté un chat avec, j’avais parlé mariage avec. Moi qui m’étais jurée de pouvoir faire face une nouvelle fois à ce drame, je ne l’étais, en réalité, absolument pas. Je suis tombée sur des conversations d’elle et d’une collègue. J’ai vu des photos – dont certaines ne mentent pas lorsqu’elles dévoilent des bouts de chair. J’ai appris des actes et des paroles. Les preuves étaient là, mais ma petite amie, elle me jurait qu’il n’y avait rien. Lorsque j’ai eu le courage de rompre, j’ai été récupérer mes affaires dans “notre” appartement. À ma place dans le lit, il y avait les cheveux de cette autre fille. C’est alors que j’ai su, définitivement, que j’avais fait le bon choix et que désormais, ma vie allait être mille fois plus belle.
Cette expérience de l’infidélité m’a permis de prendre conscience d’énormément de points, de l’importance de la confiance aux fondements des valeurs. Aussi, grâce à elle, je me suis rendue compte qu’une série d’éléments m’avaient permis de garder la tête hors de l’eau, malgré l’océan de ressentis qui me traversait, pendant, mais également après l’infidélité.
Compter sur ses amis
Les amis, c’est la famille que l’on choisit. Lorsque j’ai été trompée, les deux fois, mes amis ont été mon pilier mental et physique. Les amis ne sont pas capables de résoudre nos problèmes, ni d’écarter les doutes qui nous rongent nuit et jour, ni vaincre nos peurs les plus terrifiantes. En revanche, ils savent écouter, conseiller, partager des émotions. Oreilles attentives ou bras accueillants, ils nous connaissent la plupart du temps et font un bien fou au moral, même s’ils n’enlèvent pas ce qui pèse sur notre coeur.
Ceux que l’on peut appeler nos compagnons de vie, c’est peut-être nos amis de l’âme et nos amis amoureux. Ils sont très courageux, et si notre arbre est fleuri et coloré, c’est grâce à eux.”
J’ai plusieurs fois eu l’impression de saouler mes amis avec mes problèmes, et pourtant, ça n’a jamais été le cas (ou peut-être, mais qu’ils ne me l’ont pas dit, ces êtres bienveillants). N’hésitez jamais à vous confier à vos amis car lorsqu’il n’y a plus personne, eux, seront toujours là.
Parler à quelqu’un
Lorsque je me suis rendu compte que j’étais en train de me faire tromper une seconde fois, j’ai déboulé en trombe chez ma psychologue. J’étais incapable de lâcher la personne avec qui j’étais et je lui ai tout déballé, du début à la fin. Faire le pas d’aller voir quelqu’un fait énormément de bien. En effet, cette personne a un regard extérieur, elle ne connaît pas les personnes dont on lui parle et elle ne s’exprime qu’en termes objectifs.
Se livrer et se confier à une personne extérieure a un côté angoissant, peut-être de par la peur du jugement. Pourtant, c’est grâce à cette psychologue que j’ai réussi à quitter la personne avec qui j’étais. M’apportant les nuances dont j’avais besoin, me mettant les choses en perspective, rationalisant les situations, elle a su me guider vers la décision qui se dessinait comme la meilleure pour ma santé physique et mentale.
Écrire
Le pouvoir des mots sur les maux est bien connu. Selon une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association, l’écriture a une profonde influence sur la souffrance physique, permettant d’être libératrice. Prendre une feuille et un stylo, y coucher ses ressentis, aussi indescriptibles soient-ils, c’est parvenir à affronter d’une autre manière la situation. Se vider l’esprit. Déverser les sentiments négatifs au plus profond de notre être. Se soulager d’un poids.
D’autres études fonctionnelles ont confirmé ce rapport des mots aux marques neurologiques des traumatismes émotionnels. En effet, un schéma commun existe entre les personnes souffrant d’un syndrome post-traumatique. Au niveau du cerveau, on constate que le souvenir d’un événement difficile est lié à l’activation du cortex visuel, autrement dit à une image impossible à effacer. Dans ce cas, impossible de décrire oralement la nature du traumatisme... Alors que l’écriture, elle, permettrait de modifier l’équilibre entre les différentes sections de représentation s’enclenchant lorsqu’un événement traumatique apparaît dans l’esprit.
Je me souviens d’ailleurs avoir une fois écrit pendant une heure au bord des étangs d’Ixelles, musique dans les oreilles, lorsque j’étais au plus bas. Il était 22h et j’étais assise sur un banc. Seule. J’avais mon petit carnet dans une main, un bic dans l’autre, et un lampadaire de rue juste au-dessus de moi. J’ai laissé mes pensées envahir le papier et une heure plus tard, je me sentais un peu plus légère.
Se défouler
L’esprit peut être alourdi par des pensées de culpabilité: pourquoi est-ce que j’ai été trompée? Qu’est-ce que j’ai fait de mal? Suis-je une mauvaise personne? Dans tous les cas, la réponse est NON. Si vous avez été trompée, ce n’est pas de votre faute. Pour éviter de se torturer l’esprit, il fait bon de se défouler et de trouver un exutoire efficace. Le sport peut en être un, mais il en existe un tas d’autres: sortir boire un verre, danser, chanter, voyager... Faire en sorte de se vider l’esprit et de conquérir ce fameux sentiment de légèreté.
La vertu d’un voyage, c’est de purger la vie avant de la garnir.” Nicolas Bouvier
Lorsque j’ai été trompée la première fois, j’ai pris conscience que je devais penser à moi. Je suis partie dix jours en Thaïlande, je me suis envolée un mois au Sénégal et j’ai voyagé en sac à dos solo un mois et demi au Costa Rica et au Panama. Ma zone de défoulement, ça a été le monde. M’enrichir de nouvelles cultures, absorber les histoires d’ailleurs, m’enivrer de paysages paradisiaques... La meilleure décision que j’ai prise, après avoir quitté celle qui m’avait détruite.
S’ouvrir à de nouveaux horizons
Lorsqu’on a été trompée, on a du mal à croire qu’un jour, on refera confiance. Et pourtant... L’infidélité a beau se dessiner comme un événement traumatique, nous faire perdre totale foi en l’amour, nous ôter les illusions du couple, après la pluie vient toujours le soleil. Subir une tromperie, c’est perdre une partie de soi, mais c’est se reconstruire pour être encore plus forte qu’avant, pour mieux comprendre ses émotions, pour découvrir des limites insoupçonnées de notre personne.
Même s’il faut parfois du temps, il ne faut pas avoir peur de s’ouvrir à d’autres horizons. Généraliser la personne qui nous a fait du mal est une erreur. Non, tous les hommes et toutes les femmes ne sont pas les mêmes. Prendre conscience de l’importance des valeurs est un passage obligé dans la douloureuse expérience de l’infidélité et même si on ne sait jamais sur qui on peut tomber, en n’osant pas, on ne le saura jamais. Laissez-vous séduire par cet.te inconnu.e en soirée, installez une app’ de rencontres, rencontrez du monde... Dans tous les cas, vous n’oublierez jamais d’où vous venez, car vous êtes marquée à vie. Vous êtes une guerrière, une vraie.
Faire confiance à la vie
La vie est pleine de surprises et sait comment nous surprendre, en particulier dans les moments où on s’y attend le moins. Eh oui, les petits bonheurs quotidiens sont là pour ça, quand on parvient à les voir. L’infidélité a beau avoir un impact sur l’entièreté de votre vie, celle-ci vaut la peine d’être vécue dans tous les cas. Même si on vit avec ce traumatisme de la tromperie, on peut s’en relever.
La plus grande victoire de l’existence ne consiste pas à ne jamais tomber, mais à se relever après chaque chute.” Nelson Mandela
Lorsque j’ai été trompée, j’ai bien cru que je n’allais jamais m’en remettre. Et pourtant, je suis heureuse, plus que jamais, aujourd’hui. Je savoure chaque moment que la vie me tend. Je râle, parfois. Je me lève souvent de bonne humeur. Je souris, beaucoup. Je rigole, énormément. Et ce, malgré les cicatrices que ces infidélités m’ont laissé dans le coeur et l’esprit, parce qu’aujourd’hui, j’ai su en faire une force pour avancer.
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