Faut qu’on parle: aux USA, les petites filles noires sont vues comme ““moins innocentes”” que les blanches
Aux Etats-Unis, les Afro-Américains sont le deuxième groupe ethnique le plus représenté, avec 37 685 848 d’habitants. Et si la ségrégation a pris fin en 1967, ils sont pourtant encore loin d’être totalement intégrés. Selon une étude sociologique, les petites filles noires sont vues comme étant moins innocentes que les blanches.
Pire encore: elles sont également perçues comme ayant moins besoin de soins que leurs camarades à la peau claire. L’étude réalisée par la prestigieuse faculté de droit de l’université de Georgetown porte un titre sans équivoque: “une enfance interrompue”. Comme celle d’Aiyana Jones, une fillette de sept ans tuée dans son sommeil à Detroit lors d’une descente de police qui a mal tourné.
Adultification
Et Aiyana est loin d’être la seule à avoir connu ce destin tragique. Car au pays de l’Oncle Sam, il ne fait pas bon être une fillette à la peau foncée: le rapport révèle ainsi que les filles noires âgées de 5 à 14 ans sont perçues comme étant moins innocentes et comme ayant moins besoin de soins, de protection et de soutien que les petites filles blanches du même âge. Elles sont également perçues comme étant plus indépendantes et plus informées sur le sexe. Une distinction révoltante qui s’explique selon les auteurs de l’étude par “l’adultification” dont sont victimes les fillettes.
Enfance volée
“L’adultification est une forme de déshumanisation, qui prive les enfants noirs de l’essence même de ce qui distingue l’enfance de toutes les autres périodes de développement: l’innocence. L’adultification contribue au scénario erroné selon lequel les transgressions de la jeunesse noire sont intentionnelles et malveillantes, au lieu d’être de simples erreurs de jugement immature, l’une des caractéristiques principales de l’enfance”. Et les conséquences de ce jugement injuste sont tragiques: les filles noires ont cinq fois plus de chances d’être exclues de leur école que les blanches, trois fois plus de chances d’être retirées de leur foyer et ont 20 % de chances supplémentaires d’être accusées d’un crime que les filles blanches.
Stéréotypes destructeurs
Le pire? Cette discrimination est loin de s’arrêter à l’âge adulte. Ainsi que Jamilia J.Blake, l’une des auteurs de l’étude, l’a expliqué au Huffington Post, “historiquement et actuellement, les femmes noires sont perçues comme agressives, bruyantes, provocatrices et plus tournées vers le sexe. Plusieurs chercheurs et moi-même pensons que ce stéréotype s’applique aussi aux filles noires”. Un stéréotype qu’ils sont bien décidés à casser: “toutes les filles noires ont le droit (et méritent) à un traitement égal, y compris un accès à la protection qui est due aux enfants”.
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