Faut qu’on parle: de la rage d’un collectif face aux éditions Milan qui parlent de puberté
Un livre publié par les éditions Milan fait polémique sur les réseaux sociaux. À juste titre. À travers le titre “On a chopé la puberté”, des femmes donnent des conseils à des petites filles pour devenir de vraies femmes. Le contenu a de quoi surprendre et mettre en colère. Un collectif a donc un message à leur livrer.
On ne pouvait pas faire sans partager. Sur la page Facebook La Rage de l’Utérus, une publication attire l’attention de nombreux internautes. Le collectif, bien décidé à se battre pour une égalité homme/femme, enrage devant les pages de ce livre destiné à des adolescentes. Grossophobie, racisme, sexisme, culture du viol, les termes employés pour décrire les pages du livre ne sont pas tendres. Mais ils sont appuyés par une série d’extraits qui nous fait écarquiller les yeux.
[EDIT : la pétition est fermée car les éditions Milan ont choisi de ne pas ré-imprimer l'ouvrage...
Posted by The Nasty Uterus – La rage de l'utérus on Thursday, March 1, 2018
Sur cette publication Facebook, on peut lire: “Un ouvrage imprégné de la culture du viol alors même qu’il est écrit par des femmes. Et la colère est là, proche de la sidération tant certains conseils donnés aux jeunes filles sont consternants. D’abord on notera la diversité des personnages choisis. **Spoiler ** non. Que des filles blanches, minces, cis genres, valides et bien entendu hétérosexuelles. Faut croire que les personnes en situation de handicap, noires, grosses, bisexuelles, homosexuelles ou trans ne sont pas concernées par la puberté.**Spoiler*** si ! Mais pas dans ce livre moisi de stéréotypes.
Porter du maquillage, des chaussures à talons et attirer les regards concupiscents à grands coups de décolletés, c’est donc à ça que sont censées aspirer nos enfants? C’est bien connu c’est hyper épanouissant le maquillage, les chaussures et les décolletés pour des enfants de 9 ans. Notre but à toutes dans la vie c’est d’être belle, d’avoir des Louboutins et des gros seins pour plaire aux garcons. **spoiler** non. Les filles n’existent pas pour plaire aux garçons, ce sont **spoiler** des personnes, si, si ! Et alors quoi, on pourrait plaire seulement aux garçons et que si on a des gros seins ?
C’est un festival de slutshaming où on enseigne aux enfants que c’est ‘la honte’ d’avoir les tétons qui pointent, que ce n’est ‘pas très gracieux’ (sic) et qu’on doit se cacher en empilant des tee-shirts (re sic). Et je vous parle même pas de la grossophobie quand on explique que tu peux avoir l’impression de grossir et que ouf ce n’est pas le cas, c’est juste l’élargissement de tes hanches. Manquerait plus qu’on soit grosse, le comble de la honte surement. Et puis on pourrait profiter de ce bouquin pour dénoncer le harcèlement et donner des outils pour se défendre? Non, disons leur de se cacher, c’est mieux. Histoire qu’elles comprennent bien,dès 9 ans, qu’elles ont responsables quand elles sont harcelées...
Et dites donc Milan, puisque vous parlez règles douloureuses, ça vaudrait peut-être le coup, plutôt que de ‘sécher le sport’, de conseiller de consulter ? On rappelle qu’une femme sur 7 est atteinte d’endométriose et que les diagnostics se font parfois après des années de souffrance. Donc parfois, quand on a mal on va pas juste ‘faire avec’, souffrir en silence contre sa bouillotte. D’ailleurs, on observe que le message en 2018 c’est toujours que les règles c’est sale, on préconise de se cacher pour attraper une protection ? Pourquoi ?
Sérieusement Milan, vous vous rendez compte que vous sexualisez des ENFANTS quand vous éditez des trucs pareils ? Comment s’étonner après que des gamines suivent des inconnus qui les séduisent ? Comment s’étonner du sentiment de culpabilité chez les femmes agressées quand on invite des gamines de 9 ans à sortir les seins pour se faire remarquer ?”
Nous n’avons pas un seul mot à changer de ce coup de gueule. Pas même le hashtag #RasLaTouffe qui conclut si bien le message à faire passer. Vous aussi, vous êtes d’accord? Alors signez la pétition mise en place une internaute.
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