FAUT QU’ON PARLE: pourquoi j’ai arrêté de regarder Riverdale
Si le dénouement de la saison 3 de Riverdale a été plus WTF que jamais, je ne le sais que parce que j’ai lu vite fait un récapitulatif: entre rebondissements tirés par les cheveux, scénarios abandonnés en chemin et adolescents fort peu crédibles, la série m’a perdue en chemin.
Et pourtant, entre nous, tout avait si bien commencé. J’étais tombée sur le 1er épisode par hasard, et directement j’avais adoré: l’ambiance full néon, ultra photogénique, la plongée dans une petite ville américaine, et puis le plaisir coupable de revivre son adolescence à travers celle des personnages. Sauf que très vite, toute identification a été rendue impossible par la tournure qu’ont pris les scénarios de la série. Meurtriers sadiques, trafic de drogue, secte, parents qui trahissent leurs enfants, ados qui passent plus de temps à comploter qu’à aller à l’école... Riverdale est rapidement devenue tellement tirée par les cheveux qu’elle en faisait mal à la tête. Ce qui ne m’a pas empêché de persister à travers la saison 2, et de tenir bon dans le maelstrom de la saison 3, jusqu’au moment où Cheryl a rejoint The Farm et où j’ai pour ma part décidé de faire mes adieux à Riverdale.
S’accrocher pendant une douzaine d’épisodes pour découvrir ce qui arrive aux protagonistes, même si l’intrigue est tarabiscotée? Ok. Mais 22 épisodes de grand WTF? No way, j’ai mieux à faire que de passer 22 fois 50 minutes à pester devant mon écran, tout en ricanant à chaque fois que Betty & Co, pourtant supposés avoir 16 ans, se comportent comme des adultes peu scrupuleux, entre manipulations, trafic, magouilles et sexe à gogo. Bien que n’étant pas été particulièrement sage, à leur âge, je n’aurais jamais rêvé passer du lit de mon mec à la gérance de mon business, pour la simple raison que j’avais, comme les “vrais” ados, 5 jours d’école par semaine et des parents qui vérifiaient que je ne faisais pas n’importe quoi du bref temps libre que ça me laissait.
En se voulant toujours plus sensationnaliste, et en multipliant les hommages parfois ratés aux films mythiques des 80s (Heathers, The Breakfast Club,...), Riverdale s’est éloigné de sa mission originelle: raconter les péripéties d’une groupe d’ados pas comme les autres dans une banlieue faussement tranquille à l’ombre de New-York. Certes, les Archie Comics, dont s’inspire la série, mettent aussi une série d’enquête à l’honneur, mais pas du style “je dois trouver qui assassine des ados dans des mises en scène façon True Detective tout en assurant que ma mère la dealeuse se fait capter et que le père de ma girlfriend ne tue pas mon meilleur ami sur le ring”.
Et je ne suis pas la seule à avoir été perdue en route: sur Internet, les articles demandant si Riverdale a perdu la tête et listant les bonnes raisons de ne plus regarder la série se multiplient. Parmi les raisons invoquées: le fait que la trame narrative a perdu toute logique depuis longtemps, le développement ultra urticant du personnage de Veronica, l’idiotie d’Archie, le jeu d’acteur parfois vraiment décevant ou encore le fait qu’il n’y a pas un personnage pour racheter l’autre niveau compas moral. Au fond, la série est devenue une analogie chronophage de la relation entre Archie et Josie ou le couple formé par Veronica et Reggie: visuellement agréable, et on voudrait vraiment, vraiment valider sur le fond, mais ça n’accroche pas. Heureusement, ce ne sont pas les séries “plaisir coupable” qui manquent sur Netflix...
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