Un sentiment d’oppression pour certains, un ressenti d’enfermement pour d’autres, un goût de liberté restreinte pour les uns, un questionnement sans fin pour les autres... Nous sommes nombreux à ne pas savoir comment garder le moral en cette période si étrange. Carole Mawet, tuyauteuse de bien-être spécialisée dans le bien-être des femmes nous éclaire sur le sujet.
Si cette période est remplie d’incertitudes, notre esprit se retrouve tout autant face à des difficultés d’ordre personnel, rendant notre bien-être bancal à bien des égards dans de nombreuses sphères du quotidien. Empreint de changements, le monde actuel nous plonge depuis des mois dans une année qui ne ressemble en aucun point à une autre, nous faisant perdre une majorité de nos repères rassurants. Face à cette période de transition, il apparaît parfois bien difficile d’adopter une attitude positive. “Pour beaucoup, le fait d’être confiné rejoint l’impression d’être limité dans ses propres libertés, explique Carole Mawet. La peur, le doute et l’incertitude dominent les habitudes que nous pouvions avoir avant que cette période ne commence. C’est la raison pour laquelle il devient difficile de se positionner et surtout, de savoir comment il faut se comporter”. Et si au fond, cette période se dessinait comme l’occasion d’entamer un travail sur soi et son bien-être intérieur? Et si ce moment si particulier se prêtait à celui d’une introspection personnelle? Et si nous parvenions à adopter une attitude positive et à capter le positif là où on a parfois bien du mal à le voir? Et si...
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La difficulté de relativiser face à l’inconnu
Les témoignages d’anxiété et de déprime affluent depuis quelques semaines. Bon nombre de personnes estiment d’ailleurs que ce deuxième confinement, malgré son côté moins restrictif, est plus difficile que le premier. “C’est vraiment difficile de voir le positif en ce moment, explique Aurore, une lectrice. Je me sens piégée par moment, avec un sentiment que les jours passent et se ressemblent. J’ai horreur de la routine et pourtant, je m’y retrouve enfermée malgré moi. Je sais que les restrictions qui nous sont imposées sont pour un mieux, mais étant anxieuse de nature, cette période m’est sincèrement compliquée à gérer”. Affronter le vide, sans savoir ce qui se cache en-dessous, sans filet et à corps perdu; voilà une métaphore qui pourrait illustrer la situation que nous vivons actuellement. Ne pas savoir de quoi demain sera fait constitue une épreuve à part entière pour beaucoup de monde à l’heure actuelle. “Je ne vois pas grand chose de positif dans cette situation, explique Catherine, qui a bien du mal à garder le moral. On est obligés de vivre de cette manière, on nous l’a imposé”.
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Pour Carole Mawet, coach bien-être, nous vivons actuellement dans le flou et c’est l’inconnu qui rend les choses si difficile à aborder. “Les habitudes sont chamboulées. Il y a une réelle privation, commence-t-elle. Mais il est important de rester positif. Pourquoi? Car le positif attire le positif. En effet, se fondre dans une attitude positive permet de rayonner. Cette crise apparaît comme un moment d’introspection invitant tout un chacun à se recentrer sur soi et à ne plus s’oublier”. Un message qui fait écho à Aurore, qui, malgré la difficulté d’aborder ces nombreux changements, doit bien le reconnaître: cette deuxième vague trahit un besoin essentiel de penser à nouveau à soi et à notre bien-être. “Avec ce reconfinement, j’ai été forcée de mettre en place de nouvelles habitudes pour me sentir bien au quotidien. Cette période me force à aborder le monde autrement. Je n’ai pas le choix, en fait; c’est ça ou je me perds dans mes crises d’angoisse”. Chacun à notre façon, nous nous sommes mis, consciemment ou inconsciemment, à nous faire du bien et à mettre en place des rituels axés sur notre bien-être. “C’est le propre de cette période. Ce qui entoure la Covid-19 peut également apparaître comme un message invitant ceux en ressentant le besoin à se reconnecter à eux-mêmes, à qui ils sont intérieurement, explique Carole Mawet. Ce n’est pas anodin si nous réfléchissons beaucoup en ce moment: cette période de transition nous questionne sur la manière dont on consomme, mais aussi sur la manière dont on aborde notre bien-être et notre développement personnel.
Nous sommes pris d’assaut par de nombreuses questions et on se demande dès lors comment on se sent dans les différentes sphères de notre quotidien, qu’il s’agisse de la dimension privée ou professionnelle”,
ajoute-t-elle. “Qu’est-ce que j’ai envie de faire de ma vie? Suis-je dans le bon chemin? Est-ce que je suis connecté.e à moi? Est-ce que je me sens confiant.e au quotidien? Mon boulot me nourrit-il? Suis-je en train de passer à côté de ma vie?”.
La cohérence coeur-corps-esprit
En tant que tuyauteuse de bien-être au féminin, Carole Mawet s’appuie sur “la cohérence coeur-corps-esprit”. Mais de quoi s’agit-il? Cette notion a été mise en lumière par Thi Bich Doan, chercheuse indépendante et coach de vie, dans un livre qu’elle a rédigé sur le sujet. Elle désigne le fait d’être en accord avec soi dans chaque situation de la vie. Cette philosophie de vie invite à instaurer un équilibre entre nos pensées (notre esprit), nos émotions (notre coeur) ainsi que nos sensations (corps), en acceptant les facettes qui composent notre quotidien, qu’on les chérisse ou non, qu’on les haïsse ou non, qu’on les aime ou non. Il s’agit en réalité d’un accueil inconditionnel de chaque partie de notre être afin d’arriver à l’unité et à l’épanouissement. “Mon but, c’est d’éveiller les consciences des femmes d’aujourd’hui à tout ce qui est holistique, le coeur, le corps et l’esprit, au spirituel et au développement personnel pour s’ouvrir à ce monde en transition et parvenir à s’y épanouir malgré tout”, explique Carole Mawet. Cette période liée au Covid-19 nous invite à nous assumer dans la totalité de ce que nous sommes et à ne faire qu’un avec les différentes dimensions de notre être. En parvenant à s’ouvrir au positif, nous laissons moins de place au mal-être qui peut nous ronger et nous faire voir la vie en noir.
Suivre des personnes qui sont dans le monde du développement personnel, lire des citations positives, adopter des petits mantras, s’adresser à nos guides spirituels qui sont là pour nous ouvrir au champs des possibles constituent une poignée de solutions pour aborder la vie autrement”,
explique Carole Mawet. D’ailleurs, notre voix intérieure est présente pour une raison et il faut prendre le temps de l’écouter. Se mettre en pause est difficile, mais l’idée que cela soit pour un mieux après doit dominer la pensée afin d’entrer dans un monde d’éveil et de conscience”.
Pour arriver à l’équilibre de la cohérence coeur-corps-esprit, Thi Bich Doan invite à intégrer les différentes facettes qui composent l’individu. Dans une interview accordée au magazine Happinez, elle explique: “Mes composantes positives, mes qualités et mes forces sont les bienvenues car elles me mettent à l’aise et me valorisent. Mes composantes négatives, mes défauts et mes faiblesses, sont également à prendre en compte car si je les ignore, elles agiront à mon insu et pourront m’entraver”. Pour atteindre la balance entre chaque composante, elle conseille de traverser avec le plus de sincérité possible les émotions perturbatrices de chacune pour se concentrer sur l’énergie neutre qui s’en dégage. “Cela revient à ressentir leur vibration avant que je ne les interprète mentalement et qu’elles me déstabilisent du fait que je leur ai octroyé le pouvoir de me définir. Quant aux composantes neutres, je les observe car il peut s’agir de qualités dormantes que je peux utiliser utilement ou de blocages sous-jacents qui doivent être dissous”, ajoute-t-elle.
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Opérer un tournant dans sa manière de penser
Force est de constater que les questionnements relatifs à ce qu’on vit, mais aussi ce qu’on a pu vivre jusqu’ici, ont traversé l’esprit de nombreuses personnes à l’heure actuelle, invitant tout un chacun à mettre en place de nouveaux mécanismes pour ne pas couler. “Ce qui m’a permis de garder la tête hors de l’eau, c’est de pouvoir me projeter dans mon futur emménagement. Je dois le reconnaître, il s’agissait de mon unique motivation lorsque le télétravail me pesait trop sur les épaules, la Covid-19 m’ayant à nouveau empêchée de faire du sport, qui était l’une de mes grandes motivations, explique Kelly. Depuis ce changement dans ma vie, j’apprends à découvrir la vie différemment en me mettant un peu plus derrière les fourneaux, en testant de nouvelles recettes, en me créant une nouvelle bulle afin d’y trouver un meilleur focus pour le télétravail”. Pour beaucoup, cette période de crise permet de renouer avec un besoin d’authenticité. “Cette période est un moment de pause pour réfléchir sur ce qu’on souhaite pour notre vie et qui on est”, précise Carole Mawet. “Ce qu’on vit actuellement me fait me rendre compte de la joie contenue dans de nombreux moments quotidiens, explique Catherine. Par exemple, j’adore une randonnée en pleine campagne durant le week-end... Je n’en aurais peut-être pas profité autant en temps normal. Désormais, tout est plus rare et donc on a envie de vivre les moments à fond”. Comme Catherine, Aurore a également pris conscience de l’évidence des instants de bonheur au quotidien.
Cette période a éveillé ma conscience. J’ai appris à prendre des nouvelles de ceux qui me sont chers, j’ai appris à profiter d’une marche pour aller faire mes courses, j’ai appris à découvrir les marchés et les épiceries locales de mon quartier, j’ai appris à me poser et à me réserver du temps pour moi seule”,
explique-t-elle. “Pour parvenir à opérer un tel changement dans sa manière de penser et développer une optique axée sur soi et son bien-être, il existe de nombreux outils, explique Carole Mawet. “Je pense à des conférences, mais également à des oeuvres littéraires, à l’ennéagramme, ... La méditation, par exemple, peut être abordée facilement grâce à des applications gratuites. Un travail sur la respiration se dessine également comme un essentiel pour se reconnecter soi-même et j’ajoute que bien souvent, dans ce cadre, la nature est importante. Marcher une heure chaque jour permet de se nourrir mentalement, stimulant au passage notre créativité, par exemple. S’ouvrir à la spiritualité constitue une option; il y a nous, la matière, mais il y aussi tout ce monde subtil qui nous aide dans ce monde en transition, permettant de s’écouter au plus profond de soi et de se laisser davantage guidé par son intuition”.
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Ces petits plaisirs qui permettent de garder le moral
Si elle n’a pas poussé chacun d’entre nous à entièrement changer notre manière de voir les choses, cette période a dans tous les cas permis, qu’on le veuille ou non, de mettre en place des petits plaisirs quotidiens permettant de garder la tête hors de l’eau. “Je prends davantage de plaisir à sortir mon chien et à réaliser de plus longues balades, explique Kelly, qui ressent désormais moins ce sentiment de tâche lorsqu’elle emmène Olaf en promenade. J’apprends aussi à rendre mon amoureuse heureuse au quotidien... La découvrir davantage m’apporte du bonheur. Récemment, j’ai aussi décidé de craquer une commande de vêtements, chose que je ne fais jamais. On a vécu un trop plein de privations et je sais déjà à quel point ce colis va me rendre heureuse. Tout ça me rappelle qu’il ne faut pas oublier de penser à soi et à se faire plaisir de temps en temps... On ne vit qu’une fois!”. Pour Catherine aussi, ces moments de doute et d’inconnu l’ont invitée à mettre en place de nombreuses astuces pour embellir le quotidien malgré les temps sombres. “J’ai commencé par réorganiser mon intérieur, explique-t-elle. Comme on doit rester chez soi la majorité du temps, déplacer les meubles donne un vent de fraîcheur et donne l’impression qu’on a un nouveau chez soi. Ça redonne aussi de la motivation pour le télétravail. Je fais également 20-30 minutes de sport avant de commencer ma journée (de travail ou non). Ça donne un shoot de motivation”.
Une fois de temps en temps, je me surprends également à prendre un sandwich à emporter lors de ma pause midi et à aller me poser sur un banc dans un parc. J’aime aussi prévoir de visiter des nouveaux coins de la Belgique pendant les week-ends. Même si tout est fermé, aller se balader à Leuven et prendre une limonade à emporter, ça fait ta journée”,
explique-t-elle, avant d’ajouter que côté boulot, ce qui est génial, c’est d'”organsier un meeting d’une heure, 1 fois par semaine avec ses collègues pour juste papoter. Pas parler boulot, mais juste se raconter nos vies et avoir l’impression qu’on est autour de la machine à café”.
Pour Élodie, le bonheur réside également dans les choses simples désormais. “Écouter des bonnes musiques qui me font voyager, voir que mon objectif de perte de poids d’avant le confinement touche à sa fin. Me concocter de bon petits plats. Enfiler mes chaussures et courir jusqu’à en perdre haleine, rentrer chez moi et avoir une sensation de plénitude. Je n’avais pas conscience de ces plaisirs avant”, explique-t-elle. Pour Marina, le quotidien a pris une nouvelle dimension aussi, savourant chaque moment passé après ses journées de travail. “Les instants que je passe avec mon meilleur ami et coloc’ quand je rentre d’une journée de stage fatigante sont vraiment précieux aujourd’hui. Les soirées et les nuits que je passe avec mon amoureuse, surtout quand elle me prépare un vrai petit festin, le sont d’autant plus également, explique-t-elle. Prendre un bon bain, boire un thé ou un chocolat chaud devant un film quand il commence à faire bien froid dehors, faire de la musique... Ces activités me paraissent aujourd’hui incroyablement agréables, comme si j’y goûtais autrement qu’avant”.
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De cette manière, la période de la pandémie nous invite à redécouvrir notre quotidien et à y déceler les pépites qui peuvent illuminer nos coeurs et nos journées. Un café fraîchement moulu à l’heure du petit-déj’, des guirlandes lumineuses arborant le balcon de votre voisin, un mail saluant votre boulot, le coup de fil d’une amie, les yeux rieurs d’un enfant dans les transports en commun... Et si le bonheur était en réalité au creux de nos interprétations du monde?
L’astuce bonus pour décupler le bonheur en période de Noël
À l’approche de Noël, Catherine et ses amis ont eu la merveilleuse idée d’organiser un Secret Santa à distance. Le principe? Tirer au sort via une application l’un de ses amis et devenir son Père Noël, aka son distributeur de bonheur anonyme jusqu’au 25 décembre. “On se donne des défis ou on s’envoie des surprises de manière anonyme en attendant le jour J. Chercher des surprises à faire pour ses potes ou attendre de recevoir un colis ou une enveloppe ou autre, ça donne un but à la journée et ça te réjouit”, explique-t-elle, invitant tout un chacun à faire de même avec ses amis.
Vous ressentez le besoin de parler, d’exprimer votre mal-être ou de changer vos habitudes quotidiennes en cette période? N’hésitez pas à en discuter autour de vous et à vous tourner vers des personnes spécialisées en la matière.
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