Gwyneth Paltrow, d’actrice au top à gourou bien-être complètement givré
Gwyneth Paltrow c’était un peu la fille de rêve qu’on aurait toutes voulues être. Sublimement classe et bien lookée, actrice reconnue, petite amie et jumelle stylistique de Brad Pitt... Mais ça, c’était il y a vingt ans. Avant qu’elle lance Goop, sa marque lifestyle, vire extrémiste New Age, professe des mensonges médicaux, vende à prix d’or des recettes miraculeusement imbéciles et qu’on soupçonne qu’elle ait consommé des champignons hallucinogènes. Mais très certainement bio, bien-être oblige. Retour sur cette fascinante – et flippante – reconversion.
“Je préfère fumer du crack que de manger du fromage à même la boîte.”. “Je suis qui je suis. Je ne peux pas faire semblant d’être une personne gagnant 25 000$ par an. “. “Nous sommes des êtres humains et le soleil est le soleil... Comment pourrait-il être néfaste pour nous ? Ce qui est naturel ne peut pas être mauvais pour nous.”... Lorsqu’elle s’exprime, Gwyneth Paltrow ressemble à une version féminine de Jean-Claude Van Damme. Sauf que ces paroles philosophiques ont déjà engendrés un business de 250 millions de dollars. Et conquis des centaines de milliers d’adeptes à travers la planète. Depuis 2008, l’actrice est en effet à la tête de Goop, une marque lifestyle reprenant un site web, des produits healthy exclusifs, des fringues, des livres, des pop-up stores et tout un panel de préceptes et de conseils chamanico-complotistes avec une bonne dose de New Age.
Le monde féerique et rentable de Gwyneth
Goop est une caverne d’Ali Baba, semblable à nulle autre, où tout ce qui semblerait risible dans un contexte classique se transforme en comble du hype par la magie de l’aura et du prestige de sa créatrice. Parmi les pépites que renferme son webshop: un gode à 9.300€, de la poudre de poireaux à 35€, de la poussière sexuelle à 45€, un répulseur de vampires psychiques à 23€, une bouteille d’eau contenant un cristal à 68€ ou encore un kit sado-maso chic à 1200€... Gwyneth Paltrow défie l’imagination et nous vend du rêve humoristique. Sauf que, derrière ce cabinet de curiosités, se sont développées une flopée de théories pseudo-médicales loin d’être inoffensives. Mais par contre extrêmement lucratives.
Médication maison
Goop remet fréquemment en question les pratiques de la médecine conventionnelle, leur préférant des concepts aussi arbitraires que dangereux. Gwyneth Paltrow a ainsi affirmé à de multiples reprises que les soutiens-gorges à armatures provoquaient des cancers du sein, prôné l’importance du brocoli pour prévenir le cancer, incité à pratiquer une détox en ne consommant que du lait de chèvre ou encore suggéré à ses adeptes de se faire piquer par des abeilles. Sur son site, elle vend un œuf de jade à 56€ qu’elle conseille aux femmes d’insérer dans leur vagin pour augmenter leur énergie sexuelle en reconnectant leurs chakras, des cristaux pour guérir la stérilité et même des patchs bien-être miraculeux, censés provenir d’un matériau utilisé par la Nasa pour les combinaisons de ses astronautes. Ce que l’agence spatiale s’est empressée de démentir, l’accusant de publicité mensongère.
La crème des experts
Et pour accréditer ses affirmations, Gwyneth Paltrow s’entoure d’experts tout aussi crédibles. Parmi la fine fleur de ces spécialistes, un chaman californien qui consulte par Skype et peut lire dans les cellules et les os de ses clients, un neurochirurgien revenu d’entre les morts, une psychiatre alternative, convaincue que le VIH ne provoque pas le Sida ou encore un photographe captant les auras de ses modèles. Tout ce beau monde intervenant lors de séminaires organisés par Goop, dont le prix d’entrée est un modique 550 euros.
Pire que mieux?
Suite à ce néant médical, Goop a déjà été épinglé et attaqué à plusieurs reprises pour propos mensongers, dans la presse, comme au tribunal. La marque a d’ailleurs été condamnée à payer 125.000 euros pour publicité mensongère suite à la vente de ses œufs vaginaux. Mais loin de la décrédibiliser, les détracteurs de Goop participent malheureusement au succès de l’entreprise. Car qui dénonce les pratiques de Gwyneth Paltrow met hélas en lumière sa marque, répandant à toujours plus grande échelle ses propos, même les plus absurdes et génere du trafic sur son site. Reste à espérer que ceux amenés à en découvrir le contenu remarqueront qu’en plus d’être sans gluten et sans produits chimiques, il est aussi sans intérêt. Il est loin le temps de Shakespeare in love...
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
À lire aussi:
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici