JE RÉFLÉCHIS TROP: comment arrêter de tout analyser?
Si vous en avez envie, tout, dans la vie, peut porter à réflexion. Créer ou ne pas créer un profil Tinder. Investir dans son propre appartement ou continuer à louer. Aller à cette pendaison de crémaillère ou passer la soirée devant Netflix. Si certaines personnes plongent dans les petites et grandes aventures de la vie les yeux fermés, d’autres peuvent garder les yeux ouverts toute la nuit, en se demandant si oui ou non ils auraient dû terminer ce message par un point d’exclamation. Si dans le premier cas, l’impulsivité est extrême, dans le second, c’est l’analyse qui est trop poussée. Quel cas est le meilleur?
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Selon Nathalie Cardinaels, psychologue clinicienne: “Mener sa vie de manière spontanée, en se fiant à son instinct, est une bonne chose. Mais il est également bénéfique de réfléchir occasionnellement à la vie que vous menez et de vous poser les bonnes questions: qui suis-je? De quoi ai-je besoin? Qu’est-ce que je veux faire à long terme? Y réfléchir vous permettra de ne pas agir trop imprudemment et de faire des choix réfléchis. Mais pour une approche comme pour l’autre, l’important réside dans l’équilibre. L’impulsivité peut colorer votre vie et c’est sain d’une certaine manière. Mais si vous exagérez en ce sens et que vous devenez irréfléchi, cela peut être dangereux”.
Suranalyser constamment
Peut-on en dire autant de la suranalyse? Nathalie Cardinaels répond par l’affirmative: “Lorsque
vous analysez une situation de manière excessive, vous perdez la capacité d’avoir une vue d’ensemble sur celle-ci. Vous risquez de vous focaliser sur les détails”, explique-t-elle.
Les recherches ont démontré que nous nous inquiétons souvent à propos de situations qui ne se produiront même pas. De plus, si la situation se produit, cela se déroule souvent différemment que ce qu’on avait imaginé, avec plus d’options et de solutions. Réfléchir aux problèmes dans les moindres détails ne fait que nous angoisser davantage.”
poursuit la psychologue clinicienne. “En pensant à un problème, vous en trouverez d’autres, et ainsi de suite, jusqu’à ne plus savoir sortir de ce cercle vicieux. C’est très énergivore. Pratiquer la pleine conscience peut vous aider à comprendre que vous n’être pas obligée de vous arrêter sur toutes les pensées qui vous traversent l’esprit. Plutôt que de les analyser, vous pouvez simplement les observer et les laisser vous traverser, sans vous y attacher.”
Faites une pause
“Arrêtez de réfléchir si loin. Il suffit de le décider”. En théorie, ça semble facile, mais pour certaines personnes, c’est extrêmement compliqué. Ces personnes se sentent engluées dans leurs propres pensées et ne parviennent pas à s’en détacher. Pourquoi s’infliger ça? Selon Nathalie Cardinaels, plusieurs raisons expliquent une réflexion excessive: “Cela peut venir d’un besoin de tout comprendre. Mais aussi d’une peur de l’avenir, d’une angoisse que les choses tournent mal. Dans ce cas, la prudence peut conduire à envisager les pires scénarios. Il est également possible que vous soyez très sensible à l’opinion des autres, par exemple, à cause d’un sentiment d’infériorité, ou parce que vous avez peur d’être abandonnée”, explique la spécialiste.
Vous analysez alors tout ce qu’on vous dit de sorte qu’il y ait toujours quelque chose qui vous dérange. Il est aussi possible que vous cherchiez à contrôler tous les aspects de votre vie, que vous ayez du mal à assumer des responsabilités, de sorte à préférer ne pas prendre de risques et vous préparer à tout obstacle.”
détaille-t-elle. “Un autre élément à prendre en compte est le fait que nous vivons dans une société en perpétuel mouvement. Tout le monde est toujours occupé et pressé et on agit la plupart du temps en pilote automatique. En conséquence, les ruminations ont vite fait de prendre les commandes de notre cerveau. Nous avons du mal à vivre consciemment le moment présent. Peut-être aussi êtes-vous tellement agitée psychologiquement, que vous tentez de répondre à cette agitation en réfléchissant, comme si cela pouvait la soulager. Cela vous donne l’impression d’être active, et d’y faire quelque chose. Mais en réalité, il serait plus utile d’apprendre à supporter ces troubles et cette incertitude.”, conclut Nathalie Cardinaels.
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5 conseils pour désapprendre à ressasser
Acceptez que ce qui est fait est fait
On ne peut pas revenir en arrière. Vous auriez aimé réagir différemment? Répondre telle ou telle chose à votre interlocuteur? Il vous suffira d’y penser la prochaine fois qu’une telle situation se représentera. Mais en attendant, inutile de ressasser ce que vous ne pouvez pas changer.
Distrayez-vous
Si vous restez assis dans votre canapé, vos pensées pourront facilement vous atteindre. Si vous vous occupez l’esprit et que vous travaillez activement sur quelque chose, ce sera beaucoup plus
difficile. Il y a bien assez de choses à faire: appeler une copine, lire un bouquin, faire un puzzle, lancer la lessive, écouter de la musique. Faites tout, sauf broyer du noir!
Posez des choix
Lorsque vous ne savez pas comment agir, faites un choix! Abrégez vos souffrances, en quelque sorte. Il vous suffira d’assumer les conséquences de votre choix et si vous réalisez que ce choix ne vous convient finalement pas, vous pourrez toujours aviser par la suite.
Notez vos pensées
En écrivant ce que vous pensez et ressentez, vous pourrez mettre des mots dessus, prendre une certaine distance par rapport au problème et peut-être même le relativiser.
Autorisez-vous des moments de réflexion
Si analyser excessivement les choses est contre-productif, réfléchir sur soi, penser à
comment aborder les choses différemment et à identifier les pièges potentiels, est productif.
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