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© Getty Images

Le ““köpskam””, quand acheter des vêtements devient une honte

Pour beaucoup d’entre nous, shopper des vêtements représente un plaisir inouï. Mais la conscience de l’impact écologique qu’entraîne notre amour des fringues amène petit à petit la tendance à s’inverser. Et entraîne une culpabilité d’acheter appelée “köpskam”.


Nous connaissions le flygskam, ou la honte de prendre l’avion, un concept qui sensibilisait aux effets néfastes des voyages dans les airs. Aujourd’hui place au köpskam. Ce terme suédois définit notre culpabilité à acheter des vêtements en raison de leur portée néfaste sur l’écologie. Un mouvement qui prend une grande ampleur et incite l’industrie vestimentaire à repenser ses modes de production.

La production textile, cette catastrophe écologique


L’industrie du textile est la deuxième la plus polluante au monde. Il faut savoir que, par an, la fabrication de vêtements produit 1,7 milliard de tonnes de CO2. C’est une énorme contribution aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. Il faut ajouter à cela les litres d’eau utilisés pour le lavage des vêtements ainsi que la pollution entrainée par la fabrication et le lavage. Selon un rapport des Nations Unies, il faut 7500 litres d’eau pour fabriquer un jean. Le Monde rapporte que c’est l’équivalent de l’eau bue par un être humain pendant 7 ans. De plus, le fait de laver nos vêtements libère des microfibres de plastique et d’autres polluants dans l’environnement. Cela contamine les océans et notre eau potable. Il faut également prendre en compte le transport de ces vêtements dans le monde, pour qu’ils rejoignent leurs différents points de vente.

Un besoin de mesures fortes


La plupart des marques tardent à prendre des mesures fortes pour réduire leur impact sur l’environnement alors que la fast-fashion et la surconsommation sont de plus en plus remises en question par les acheteurs. Pour combler leurs envies de craquages en faisant moins de mal à la planète, certains se tournent dès lors vers des vêtements de seconde-main. D’autres misent sur des marques éthiques et durables. Le but de la slow fashion : acheter moins et mieux. Cela explique le succès des friperies et des vide-dressing mais également celui d’applications comme Vinted. Un site dont le nombre d’utilisateurs s’élève déjà à 23 millions dans le monde.

Un mouvement à suivre


Le concept de köpskam sensibilise toujours plus d’individus et ce n’est pas pour nous déplaire. S’il est désagréable d’être confronté à ce sentiment de culpabilité, il nous rend aussi notre part de responsabilité et de choix en tant que consommateur. Suite au flygskam, le nombre de passagers dans les dix aéroports les plus fréquentés de Suède a diminué. Une première depuis dix ans. De quoi espérer qu’il en soit de même avec le köpskam et que l’effet se prolonge bien au-delà des frontières du pays. Un petit pas personnel, pour un changement durable à l’échelle mondiale.

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