Le National Geographic s’excuse: ““pendant des décennies, nos reportages étaient racistes””
Après 130 ans d’existence, le National Geographic a décidé en quelque sorte de faire son bilan. En regardant dans son passé, le magazine reconnait avec lucidité: “pendant des décennies, nos reportages étaient racistes”.
Un mea culpa lucide
Le National Geographic fait partie de ces magazines que l’on ne présente plus. Depuis 130 ans, une équipe de photographes, journalistes et explorateurs font découvrir aux lecteurs de nombreuses fasses cachées du monde. Sauf qu’en regardant son passé de plus près, le National Geographic s’est rendu compte d’une chose: “pendant des décennies, nos reportages étaient racistes“. Cet “examen de conscience”, le magazine a décidé de l’opérer à l’occasion de la sortie d’un numéro spécial sur l’histoire des “races“. La rédactrice en chef, du National Geographic, Susan Goldberg, explique dans un édito publié ce lundi 12 mars: “Il m’est douloureux de partager cet affreux état de fait qui fait pourtant partie de l’histoire du magazine. Mais puisque nous avons aujourd’hui décidé de faire une couverture exceptionnelle du sujet des « races », il nous faut faire cet examen de conscience avant de considérer de faire celui des autres.” Pour réaliser cet “examen”, le magazine a fait appel à John Edwin Mason, un professeur à l’université de Virginie spécialisé dans l’Histoire de la photographie et de l’Histoire de l’Afrique. Il lui a été demandé de se plonger dans les archives du magazine.
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Dans le passé du National Geographic
Les découvertes de John Edwin Mason sont explicites, jusque dans les années 1970, le National Geographic ignorait les personnes de couleur vivant aux Etats-Unis. D’un autre côté, le magazine qualifiait les “natifs” des autres pays comme: “des personnages exotiques, souvent dénudés, chasseurs-cueilleurs, sorte de « sauvages anoblis », tout ce qu’il y a de plus cliché”.
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Des stéréotypes à gogo:
Contrairement à d’autres magazines, le National Geographic n’a pas œuvré pour pousser ses lecteurs a dépasser les stéréotypes de la culture blanche occidentale. Or, le magazine a non seulement beaucoup de notoriété mais il était (et est toujours) un intermédiaire de taille entre nous et ce qui se passe ailleurs. Le magazine a également véhiculé de nombreux stéréotypes, le titre de ce sujet en Australie datant de 1916 est explicite: “Deux Noirs sud-Australiens : ces sauvages se classent parmi les moins intelligents de tous les êtres humains.“ Pour finir, le magazine a passé sous silence des réalités qu’ils auraient dû mettre en avant et expliqué. John Edwin Mason conclut: “Si je parlais à mes étudiants de la période qui a précédé les années 1960, je dirais : “Faites attention à ce que vous pensez apprendre ici “. Et en même temps, il faut reconnaître à National Geographic d’avoir pu durant cette période faire découvrir aux gens des choses que nous n’avions jamais vues auparavant. Il est possible de dire qu’un magazine peut ouvrir les yeux des gens en même temps qu’il les ferme.”
On dit qu’il ne faut jamais regarder derrière soi mais parfois, cela a vraiment du bon de le faire...
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