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Les États-Unis, parmi les pays les plus dangereux pour avoir un bébé

Barbara Wesoly

900. Le nombre inouï et terrifiant de jeunes mamans américaines à succomber chaque année en donnant la vie ou des suites de complications lors de l’accouchement. Et faisant de la plus grande puissance mondiale l’un des pays les plus dangereux du monde occidental où avoir un bébé.


C’est l’angoisse au creux du cœur qui traverse les pensées de toute future maman. Le terrible “et si...”. Et s’il arrivait quelque chose à mon bébé. Et si l’accouchement se déroulait mal. Et si je n’y survivais pas. On se raccroche alors aux données statistiques rassurantes. Aux seuls trois terribles cas de mort en couches par an en Belgique. Des histoires dramatiques mais qui heureusement font figure de cas extrêmement rares.

L’Amérique, l’exception


L’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé rappelle que le ratio de mortalité maternelle est directement relié aux inégalités à l’accès des services de santé et aux disparités entre pays considérés comme développés ou non. Mais un état vient contredire cette logique ou plutôt en souligner cruellement le sens. Aux USA, 26 mères sur 100.000 décèdent en accouchant. Un chiffre qui positionne le pays comme particulièrement retardé et de ce fait, incroyablement dangereux.

Un memorial virtuel pour ne pas oublier


Suites de césariennes, infections, hémorragies, thromboembolies, ... des risques inhérents à l’accouchement mais qui, correctement gerés se révèlent traitables sans souci, voire bénins. Et pourtant principales causes de décès en couche en Amérique. Au point d’avoir amené le média d’investigation U.S ProPublica à créer Lost Mothers, un site hommage à ces mamans qui ne connaîtront pas leur bébé, à ces victimes d’un système défaillant, comme l’explique le Nouvel Observateur.

Mauvais accès aux soins et santé fragile


Le pénible classement des États-Unis, derrière le Kazakhstan, la Lituanie ou la Corée du Sud, s’explique par le système de santé à deux vitesses du pays, constitué de cliniques privées ultra onéreuses et du service public dépassé et souvent incompétent faute de temps et de moyens. Mais aussi par le nombre de personnes encore non assurées dans le pays. Ils sont ainsi 18% à ne pas être en mesure de se payer une couverture médicale et donc à ne pas accéder à des soins corrects voire à pas de traitements du tout. Une problématique un temps améliorée par l’Obamacare, la loi de Barack Obama, et rapidement enterrée par Donald Trump. Mais la pauvreté n’en est pas la seule explication. L’obésité touchant encore 39% de la population entraine aussi de plus grands risques de complications.

Des faits à taire


À ces facteurs s’ajoute également la tendance à pratiquer des césariennes, nettement plus fréquente que dans nos pays, et qui augmente le danger de soucis post-partum. De nombreuses femmes américaines pointent aussi le manque d’écoute du personnel soignant et des plaintes souvent sous-estimées . S’il n’existe pas une raison unique expliquant et justifiant la mort de ces jeunes mères, ProPublica, plus encore que de dénoncer les faits eux-mêmes, fustige le gouvernement Trump pour laisser dans l’ombre, voire taire volontairement ces terribles décès, considéré par l’administration uniquement comme “source d’embarras international” selon le site.

Cette année, ils seront 900 bébés à devoir apprendre à grandir sans maman. Et des milliers qui, en grandissant, partiront en quête de réponses.

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