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Les médecins ne délivreront plus d’attestations de virginité et c’est une excellente nouvelle

Justine Rossius
Justine Rossius Journaliste

Le Conseil national de l’Ordre des médecins a décidé de ne plus délivrer d’attestations de virginité. Une bonne nouvelle pour la liberté des femmes.


 

« Inutile, dénué de pertinence, discriminant et cela peut être interprété comme une agression ». Voici les arguments du Conseil national de l’Ordre des médecins pour arrêter les tests de virginité et les attestations qui en découlent. Et franchement, on n’aurait pas pu mieux dire. Cette décision fait suite à une déclaration publiée en octobre 2018 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cosignée par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et ONU-Femmes, qui visait à mettre fin à ces tests.

L’hymen ne prouve rien


Concrètement, ce test consiste à visualiser les parties génitales externes, à l’entrée du vagin, pour constater la présence ou l’absence de l’hymen. En général, ces attestations de virginité sont délivrées pour prouver qu’une femme n’a pas eu de rapport sexuel avant un mariage, la plupart du temps pour des raisons de confessions. Mais à y regarder de plus près, la méthode entraîne une inégalité entre hommes et femmes. Là où l’on peut « prouver » qu’une femme n’a jamais eu de rapport, la même chose est impossible avec un homme. D’autant plus que l’hymen ne prouve rien : il peut avoir été rompu pour de multiples raisons (pratique de l’équitation, de la gymnastique,…) et comme l’explique l’historienne et féministe Yvonne Knibiehler, dans une interview donnée au journal Le Monde : “Je connais également beaucoup de sage-femmes qui ont vu des cas de femmes vierges, pourvues d’hymen, mais enceintes. L’hymen ne prouve rien.”

 

Violation de l’intimité


Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que ce type de certificat dit « de complaisance » vient souvent d’une demande d’une tierce personne. La famille ou le futur conjoint contraint la femme à se soumettre à l’examen. Une violation de l’intimité, clairement, auquel s’additionne une menace pour la liberté des femmes. Liberté à disposer de leur corps aussi librement qu’un homme. Évidemment, la demande peut venir de la femme en question, sans pression aucune, mais on se demande tout de même d’où une femme pourrait vouloir se prouver à elle-même qu’elle n’a jamais eu de rapports sexuels (on ne prend évidemment pas en compte les cas de viols).

 

L’exception des certificats médico-légaux


Cela dit, ce sont uniquement les certificats dits de complaisance qui seront évincés. Les certificats médico-légaux, eux, persisteront. Ces derniers sont faits sur réquisition des services judiciaires dans deux cas : lorsqu’une jeune femme veut faire constater sa virginité en vue d’une éventuelle annulation de son mariage pour non-consommation ou pour une victime d’agression sexuelle.

 

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