Lettre à ma mamy, celle qui m’a aidée à devenir la femme que je suis aujourd’hui
Mamy, Oma, Granny, Nona, Mamita, quel que soit son joli nom, une grand-mère restera toujours celle qui prépare nos plats préférés, qui nous garde le weekend, nous laisse manger trop de bonbons, mais qui nous rappelle quand même qu’un fruit ne serait pas de trop. Et parce qu’on oublie trop souvent de leur dire à quel point on les aime, ces quelques lignes sont pour toutes les mamies, mais surtout pour la mienne.
À toutes celles qui n’ont pas eu la chance de profiter de leurs petits-enfants, à ces mamies gâteaux qui en font toujours trop, qui sont mignonnes et nous câlinent. À ces grands-mères qui sont un livre ouvert sur l’histoire et à celles qui nous apprennent à devenir femme.
Chère Mamy,
Je me souviens de ces trajets en voiture, accompagnée de mon grand frère, où je trépignais d’impatiente à l’idée de passer tout mon été à la mer, chez vous, Bonpapa et toi. Je me souviens de ces moments, blottie dans ton lit, quand je ne voulais dormir qu’avec toi. De ces après-midi ensoleillés sur le sable brûlant, quand tu surveillais nos baignades alors que tu détestes l’eau. Ou encore quand tu fabriquais mes fleurs en papier crépon et que tu certifiais que j’avais le plus beau magasin de toute la plage. Et puis, il y a eu cette conversation qu’on a eue toutes les deux quand je devais avoir 10 ou 11 ans. Je t’assurais, et je le croyais sincèrement, qu’une fois adulte, je viendrais te rendre visite le plus souvent possible.
Et tu m’as répondu que je grandirai, que j’aurai un amoureux, que je voyagerai, que je construirai ma vie, et que je n’aurai plus le temps pour toi.
Mais je campais sur mes positions, parce que c’était tout simplement impensable pour moi que les choses puissent se passer autrement. Et puis, les jours ont filé, les années ont passé et je suis devenue adulte. Comme je connaissais la côte belge par cœur, mes étés ont changé d’horizon et j’ai beaucoup voyagé. J’avais envie de découvrir le monde, et tu me disais “profite tant que tu es jeune”. Et comme tu l’avais prédit, je suis tombée amoureuse, j’ai construit ma vie ailleurs avec lui, à plus de 1000 km de toi. Tu le savais... bien sûr que tu le savais, je n’avais plus de temps pour toi.
J’aimerais, je devrais, je regrette
J’aimerais dire “la faute au temps”. Je voudrais qu’il soit le seul responsable, mais je sais que c’est faux. Comment te rendre la pareille pour toutes ces années où tu as pris soin de moi, de nous, pour toute cette énergie que tu as dépensée pour nous combler d’amour et de tendresse? Avant je pensais que tu étais immortelle, mais aujourd’hui, même si je te trouve toujours aussi belle, je lis à travers tes yeux que la jeunesse s’éloigne. Celui que j’appelais Bonpapa, aimait à dire que tu étais une femme magnifique et il n’avait pas tort. Il disait aussi que nous étions, sa femme, ses filles et ses petits-enfants, ce qu’il avait de plus cher au monde. Maintenant qu’il n’est plus là, je devrais me souvenir de ses paroles et prendre à mon tour, soin de toi.
Merci
Alors même si je ne me sens pas toujours à la hauteur, que j’oublie de t’appeler, que je promets à chacun de mes passages en Belgique de passer, j’aimerais te dire merci, pour ton temps, ton amour, ton investissement, ta gentillesse, tes câlins, ta bienveillance, tes conseils, ton écoute et tes confidences. Merci de m’avoir permis d’être la femme que je suis aujourd’hui. De m’avoir toujours encouragée sans me pousser ou me brusquer, d’avoir fait preuve de tolérance et toujours accepté mes choix. Et d’avoir même récemment, fini par trouver mes tatouages jolis. Alors cette fois Mamy, je te le dis en toute assurance, j’ai beau avoir voyagé un peu partout à travers le monde et avoir rencontré de nombreuses personnes, mes plus beaux souvenirs restent aujourd’hui, ceux où, petite fille, je m’empressais de faire ma valise pour passer ces deux mois d’été près de toi.
À lire aussi :
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici