8 conseils d’une psychologue pour garder le moral en 2021
Si vous aussi, vous vous réjouissez de vous retrouver dans des embouteillages, des trains bondés ou pire, dans les toilettes de Dour, rassurez-vous: vous êtes normal·e. Malheureusement, il se peut que nous devions encore faire preuve de patience cette année… Alors comment garder le moral quand les perspectives d’avenir sont encore si floues?
2020 a été pour le moins insolite, et fera désormais partie de l’histoire comme étant l’une des années les plus démoralisante. Nous gardons tous l’espoir de retrouver un jour notre vie normale (fingers crossed!). Pourtant, cette année encore, l’avenir semble incertain. 2021 sera certainement une année de transition, nourrie de débats concernant les vaccins, des nouvelles mesures, de la crainte d’une nouvelle vague, mais aussi emplie d’espoir. Mais comment faire pour garder le cap cette année encore, face à ce manque de certitudes? Et surtout: comment garder le moral et la motivation d’avancer? « En ces temps incertains, il est extrêmement important de bien vous informer et de ne rechercher que des informations correctes » nous explique Sharon Versluys, psychologue clinicienne, qui nous a prodigué huit conseils à appliquer pour survivre à cette année de transition.
Filtrez l’actualité
“Des informations divergentes, certaines plus dramatiques que d’autres, circulent concernant les vaccins ou les mesures de sécurité. Pour éviter de développer une vision trop pessimiste de la situation actuelle, il est important de vous concentrer sur les informations factuelles, sans zieuter les réactions sur Facebook par exemple, qui sont souvent attractives à lire mais qui font parfois circuler de ‘fakes news’.
Les psychologues conseillent de ne pas se couper complètement de l’actualité, mais sachez qu’elle peut aussi vous entraîner dans une spirale négative, de laquelle il est difficile de se sortir seul·e.
Si vous regardez le journal télévisé, vous serez confronté·e presque uniquement à des news à propos de la Covid-19 et il est probable que ça reste le cas encore pendant un certain temps. Si vous sentez que cela vous provoque des angoisses ou des pensées négatives, ne regardez plus les informations ou filtrez-les afin de ne lire/écouter/regarder que ce qui vous fait du bien. Essayez de ne pas analyser tous les scénarios probables et de vivre plutôt au jour le jour. Personne ne parvient à prédire l’avenir en ce moment, alors arrêtez de le rendre plus effrayant qu’il n’en a l’air.”
Faites-vous plaisir
“C’est simple: si vous sentez que certaines choses vous procurent du plaisir, abusez-en! Et à l’inverse, limitez les activités qui vous mettent de mauvaise humeur. Soyez attentif·ve·s aux petits bonheurs qui vous motivent à vous réveiller le matin”, souligne Versluys. “Cela peut être le verre de rosé que vous savourez après le boulot, cette série passionnante que vous ‘bingewatchez’ ou encore un grand bol de crème glacée. Mais attention car même les vins les plus doux et les séries les plus haletantes finiront par vous ennuyer après un certain temps. En ce moment, nous vivons tellement en pilote automatique que même les activités qui nous amusaient au premier confinement — faire une balade ou un grand puzzle, par exemple — peuvent devenir ennuyeuses. Avoir une routine, une structure, nous offre une certaine sécurité, car c’est la seule chose sur laquelle nous avons vraiment un contrôle en ce moment, mais le revers de cette routine est qu’elle devient monotone avec le temps.
Tachez donc de rompre votre rythme habituel de temps en temps en cherchant des activités qui vous éclatent. Ne laissez pas une routine d’ennui devenir votre nouvelle réalité, explique l’experte.
Pensez “hors du cadre”
Vos journées se résument à dormir, manger, travailler et marcher? Alors il important de casser le rythme, mais comme l’explique notre psychologue “n’essayez pas de vous distraire à tout prix et de chercher trop loin. Les choses les plus simples peuvent faire toute la différence.
Sortez simplement des sentiers battus. Qui sait, vous trouverez peut-être quelque chose de nouveau ou de surprenant qui vous apportera de la sérénité.
Par exemple, osez faire une pause sans vous sentir coupable (un épisode d’une série pendant la pause lunch!); concoctez-vous un endroit dans votre maison, loin de votre bureau, pour vous détendre, essayez une nouvelle recette en cuisine, suivez des cours de yoga via Zoom, tenez un journal dans lequel vous écrirez tous vos petits kifs de la journée, allez chercher un café à emporter avec une amie pour papoter. Vous verrez qu’il y a moyen de discuter de plein de sujets autres que la Covid-19. Si vous n’êtes pas inspiré·e, jouez à un quiz ou à un jeu de société peut aider à trouver des sujets de conversation. Il y a peu de chances pour que vous trouviez une question sur le virus en jouant au Trivial Pursuit par exemple. Et pourquoi ne pas planifier ce voyage dont vous rêviez depuis si longtemps? Faites vos recherches et planifiez complètement votre voyage, vous pourrez ensuite être fier·fière d’avoir été si productif·ve·s.”
Relevez de nouveaux défis
Il n’a jamais été aussi important de continuer à repousser vos limites et à rechercher de nouveaux défis. “La santé mentale est un sujet brûlant pour le moment, mais ce n’est pas parce que tout va bientôt revenir à la normale que nous devrions perdre ce focus, explique Sharon Versluys. “Au contraire, il faudra beaucoup d’efforts pour se réhabituer à la vie normale, surtout pour les étudiants qui n’ont pas encore goûté à la ‘vraie’ vie estudiantine. Nous allons devoir réapprendre les contacts sociaux, réapprendre à sortir ensemble et à demander de l’aide dans la vraie vie. L’année dernière, nous avons développé un grand besoin de certitudes, sous forme de structure et de prévisibilité. Nous sommes désormais scotchés à des routines: c’est pourquoi il est si important d’oser à nouveau relever des défis et de continuer à demander de l’aide, non seulement maintenant mais aussi après la crise. Il ne sera pas facile pour tout le monde de renoncer à la sécurité des habitudes que nous expérimentons désormais.”
Accueillez vos émotions
Vous avez peut-être peur de montrer votre soutien à un proche en cette période difficile, par peur de le blesser ou de le rendre encore plus pessimiste. Selon la psychologue, aucun pouvoir de super-héros n’est nécessaire pour cela. “Envoyez un Whatsapp, rédigez une carte ou organisez un appel vidéo. Surtout, indiquez clairement que vous êtes là pour la personne et expliquez-lui qu’elle n’est pas seule à subir cette situation difficile. Montrez également votre soutien de manière non verbale, en envoyant une carte, un bouquet de fleurs ou en laissant un café sur le pas de sa porte. Dites-lui qu’elle a le droit de ressentir ces émotions et de les exprimer. Chaque sentiment est normal.
Nous avons souvent tendance à classer nos émotions comme bonnes ou mauvaises, mais au final, chaque sentiment a le droit d’exister et possède même une fonction de signal. Les émotions nous disent quelque chose sur ce que nous ressentons et sur ce dont nous avons besoin.
Ne pas se sentir au meilleur de sa forme en cette période est tout à fait normal, surtout lorsque l’avenir semble si flou. C’est une réaction logique à une situation anormale. Souvent, les gens tristes pensent que personne ne comprend ce qu’ils ressentent. Prouvez-leur le contraire” explique l’expert.
Reconnaissez votre mal-être
La vie est tellement plus amusante lorsqu’on peut faire la fête, assister à des concerts ou aller au cinéma pour nous vider la tête. Et personne ne sait si on pourra goûter à nouveau à ces plaisirs cette année. Il faut pouvoir gérer ces incertitudes et cette ignorance et cela demande beaucoup de force mais aussi de confiance en soi. “Félicitez-vous d’avoir survécu à 2020: vous avez été super courageux·se. N’ayez pas peur d’admettre que vous vivez un down. C’est parfois compliqué d’accepter qu’on va mal, mais pourtant, nier ses sentiments négatifs est souvent contre-productif.”
Autorisez-vous des mini-câlins
“Discutez avec des personnes qui vous font du bien, des personnes avec qui vous vous sentiez suffisamment en sécurité pour pouvoir ouvrir votre cœur. Si vous ne parvenez pas à entamer une conversation à ce sujet en face à face, vous pouvez toujours envoyer un SMS ou écrire une lettre dans laquelle vous expliquez certaines choses. Cela peut être très émouvant d’écrire sur soi” souligne Sharon Versluys. “De plus, il peut aussi être bénéfique de pleurer un peu et de laisser libre cours à vos émotions. Cela peut avoir un effet soulageant.
La sensation de larmes coulant sur vos joues amène votre corps à déclencher des hormones qui ont un effet analgésique. Les larmes sont donc presque des petits câlins que l’on se donne.
Si vous ne pouvez pas pleurer, ne vous forcez pas. C’est une forme de libération émotionnelle, mais la façon dont cette charge émotionnelle sort est propre à chacun.”
Passez du fomo au jomo
Dans cette situation, nous avons tous l’espoir de rattraper ce temps perdu plus tard. Nous sommes nombreux à connaître un sentiment de fomo (fear of missing out ou la peur de rater quelque chose), car nous avons l’impression de passer à côté de nos vies. Selon notre experte, il faudrait transformer cette peur en jomo (joy of missing out ou la joie de rater quelque chose). “Essayez de profiter de cette paix, et de cette tranquillité” recommande-t-elle. “Gardez à l’esprit qu’il y a un espoir auquel vous pouvez vous accrocher. Nous avons encore un long chemin à parcourir, mais au bout de cette route, il y a tellement de belles choses qui nous attendent. Ne vous laissez pas emporter par la surcharge émotionnelle et profitez de cette vie au ralenti , avant un retour à la normale qui arrivera forcément tôt ou tard!”
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