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Quand Barbie se moque du tourisme humanitaire

Justine Rossius
Justine Rossius Journaliste
Le compte Instagram "Barbie Savior" s'attelle à dénoncer le comportement des humanitaires blancs qui partent "sauver l'Afrique". Tout ça en mettant en scène une poupée Barbie. On vous prévient: c'est féroce.

Le compte créé par deux filles anonymes propose un concept simple: Barbie travaille dans une ONG qui fournit de l'eau aux populations de certaines regions d'Afrique. La jeune femme se prend systématiquement en photos et poste les clichés sur son compte Instagram. Et c'est là que le malaise commence... Les photos ressemblent vachement à celles de certains de nos contacts qui sont engagés dans l'humanitaire en Afrique. On pense notamment à toutes ces photos où des jeunes prennent la pose avec des bambins africains, le sourire aux lèvres. C'est clair, Barbie Savior pourrait en vexer plus d'un.

 

 

 

A photo posted by Barbie Savior (@barbiesavior) on 

 

Un regard impitoyable envers les "volontouristes"

On pourrait lui reprocher son côté trop féroce envers des personnes pourtant bien intentionnées. Mais selon les créatrices du projet, les volontaires veulent trop souvent jouer les super-héros en Afrique sans bien connaître les réalités de la situation sur place et en ayant une vision encore très simpliste du continent africain.

L'idée que l'Afrique doit être sauvée par les Occidentaux remonte à la colonisation. C'est une vision vraiment simpliste de tout un continent.

expliquent les deux femmes à l'origine du projet. C'est notamment ce manque de connaissance qui est décrié ici... et l'hypocrisie sous-jacente. D'ailleurs, depuis quelques années, un terme est apparu pour dénoncer ces bénévoles un brin trop naïfs qui s'engagent dans des projets humanitaires le temps des vacances d'été: les "volontourites", contraction de volontaire et de touristes.  

 

 

A photo posted by Barbie Savior (@barbiesavior) on 

 

Les dérives de l'humanitaire

Plusieurs problèmes sont posés par le volontourisme. Par exemple, les volontaires blancs grimpent plus vite dans la hiérarchie d'une ONG qu'un volontaire noir, alors que ce sont évidemment les locaux qui devraient pouvoir accéder à des postes plus importants dans ce domaine, vu leur connaissance du terrain. Sans parler de certaines ONG, qui s'articulent davantage comme des machines à fric que comme des organisations salvatrices, privilégiant le business aux populations locales.

 

L'objectif? Susbiter un débat!

Le but de @BarbieSavior n'est toutefois pas de décourager toute sorte d'aide en Afrique. Loin de là.

Nous essayons juste d’engager un débat sur comment mieux aider les autres.

ont expliqué les deux anonymes. 

 

 

A photo posted by Barbie Savior (@barbiesavior) on

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