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RENCONTRE: Anaïs de Anabanana crée et vend des cotons réutilisables

Camille Hanot
Camille Hanot Journaliste

En créant et en vendant des cotons réutilisables à travers son compte Instagram @anabanana_belgium, Anaïs de Bergeyck, 21 ans, a décidé de prendre part à la transition écologique qui émerge. Car chaque petit geste compte!


Utiliser pour jeter, c’est l’essence même des cotons et des lingettes démaquillantes dont on se sert quotidiennement et qui remplissent nos poubelles. Ce geste est à tel point devenu banal que l’on ne le remarque plus. Pourtant, il mérite d’être remis en question, tant d’un point de vue économique qu’écologique. En créant ses cotons réutilisables et son compte Instagram @anabanana_belgium, c’est exactement ce qu’Anais de Bergeyck a eu l’audace de faire.

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Ecologiques et économiques


Fabriqués d’un côté en micro-éponge de bambou et de l’autre avec du coton certifié Oeko-Tex, les cotons réutilisables sont nettement plus doux que n’importe quel coton classique. “La certification Oeko-Tex sur les tissus garantit qu’aucun produit chimique n’a été utilisé et que la consommation d’eau a été limitée. Le coton, principal composant de nos vêtements, est en effet l’élément le plus polluant après le pétrole, à cause de la consommation d’eau et de produits chimiques liés à sa production”, explique l’étudiante. Outre l’aspect écologique, les cotons réutilisables sont aussi économiques. Sachant qu’en moyenne, une femme utilise trois cotons pour se démaquiller par jour, que ceux-ci sont vendus à l’unité au prix moyen de 0,03 euro et qu’il y a 365 jours par an, utiliser des cotons à usage unique coûte en moyenne 33 euros par an. Ensuite, il faut multiplier ce chiffre par le nombre d’années où une femme se démaquille. Quand on sait qu’un coton réutilisable comme ceux d’Anaïs coûte 5 euros – et que celui-ci a une très longue durée de vie – le calcul est vite fait.

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Remplacer un geste par un autre


Car la différence entre les cotons réutilisables et ceux à usage unique, c’est que les premiers, on ne les jette pas, on les lave. Une fois démaquillée, on remplace juste le geste poubelle par un petit et rapide coup d’eau avec du savon pour rincer le coton réutilisable avant de le faire sécher et de le réutiliser. Après plusieurs emplois, on le met en machine à 30° avec n’importe quel vêtement. Moins hygiénique qu’un coton classique? “Pas du tout. J’ai des copines obsédées par la propreté qui ont été conquises directement par les cotons réutilisables. Il suffit de bien les rincer après utilisation et de les mettre plus souvent à la machine si nécessaire. Et puis, faut-il rappeler que dans nos lingettes et cotons classiques, il y a des tas de produits chimiques dont on n’imagine même pas l’existence?” souligne Anaïs.

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Succès inespéré


Après que ses cotons aient été relayés par quelques blogueuses sur les réseaux sociaux, le succès a été fulgurant. “Je n’avais pas imaginé que ça prendrait une telle ampleur”, confie Anaïs. Un succès qui aujourd’hui oblige l’étudiante en business à réfléchir au futur. “J’ai commencé à me poser de nombreuses questions car j’arrive à un stade où je ne vais bientôt plus pouvoir assurer la confection des cotons réutilisables, seule. Mais si je décide de produire ailleurs, j’ai peur de me retrouver face à des problèmes éthiques. Pas question pour moi de faire réaliser mes produits dans des ateliers où les conditions sociales ne me correspondent pas” explique-t-elle. Anaïs a de nouveaux projets toujours en lien avec ses cotons, et quoi qu’il arrive, l’écologie guidera ses choix. Elle ne peut s’empêcher de s’enthousiasmer face au changement de comportement de nombreux citoyens. “À chacune de mes ventes, ce n’est pas le profit que je vois mais bien cette petite victoire où je me dis qu’une personne supplémentaire a décidé d’agir pour sauver notre planète”, conclut-elle.

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