Chaque semaine dans votre magazine, retrouvez la chronique de Gaëlle: Le Point G.
““LE POINT G”” épisode 3: la chronique sexo de Gaëlle
Gaëlle, 26 ans, a passé huit ans de sa vie en couple. Mais après plusieurs déceptions, même si elle n’abandonne pas sa quête de l’amour avec un grand A, elle a décidé de se laisser vivre sans pour autant se priver des plaisirs de la chair. Elle compte bien découvrir les joies du sexe sans tabou et mener des expériences sans avoir froid aux yeux.
L’autre jour, je marchais dans la rue. Il était 5 h du matin et je vivais ce que l’on appelle communément “la marche de la honte”. J’avais passé la soirée au bar avec Bastien, mon rendez-vous Tinder. Ça aurait pu être la soirée du siècle. On avait eu un bon feeling par écrit et j’avais hâte de le rencontrer. Mais quand il a débarqué du haut de son mètre 60, soit 20 de moins qu’escompté, je n’ai pas pu m’empêcher d’être déçue.
C’est peut-être superficiel, mais la taille, ça compte.
On s’entend, je parle bien sûr de celle qui va de son petit orteil jusqu’à la racine de ses cheveux. Mais je ne me suis pas laissé abattre. Après tout, il était plus petit que moi, certes, mais je n’étais pas là pour rencontrer l’homme de ma vie. J’ai décidé de lui laisser sa chance.
Nous voilà donc attablés au bar. Il insiste pour payer la première tournée, puis la deuxième, et la troisième. Il me dévore du regard, me complimente à tour de bras. Mais pour être franche, il ne me plait pas plus que ça. Je tente une diversion et m’éclipse une minute aux toilettes, histoire de faire le point. Généralement, je n’arrive pas à réfléchir seule. C’est toujours à ce moment-là que j’appelle Sophie. En tant que meilleure amie depuis plus de dix ans, elle me connaît par cœur et est la mieux placée pour me dire quoi faire. “Soph? Il est petit. Genre grave petit. Je ne sais pas quoi faire. Je suis un monstre.” Ce qui est drôle avec elle, c’est qu’elle est toujours en mode “Yolo” (you only live once). “Foooooonce dis! On s’en fout de la taille. Quand vous serez couchés, tu ne verras plus la différence!” Bon point. Je raccroche, remets un peu de rouge à lèvres et repars à l’attaque.
Après quelques verres, je sens mon taux d’alcoolémie monter en flèche. Et par la même occasion, ma tolérance. Je finis même par le trouver mignon.
Bastien est gentil, attentionné, bienveillant. Il réussit même à me faire rire. De fil en aiguille, on se trouve des points communs. Du coup, quand il me propose de boire un dernier verre chez lui, j’accepte.
Tout va très vite. À peine passé le pas de sa porte, il se jette sur moi pour m’embrasser. Je ne sais pas si c’est le sentiment de surprise ou mon état d’ébriété, mais ça me plait. En moins de deux, on finit dans son lit. Il me déshabille en quatrième vitesse, couvrant mon corps de baisers doux et délicats. Je sens sa tête descendre progressivement vers mon nombril.
Mon ventre se creuse et mon cœur palpite à la vitesse de la lumière.
Quand je le vois de loin entrouvrir la bouche pour se glisser entre mes jambes, j’ai un sursaut de plaisir immédiat. Il sait y faire, ça c’est sûr. Et il n’a pas peur de prendre le temps. J’ai l’impression de regarder le haut de son crâne se mouvoir pendant des heures. À un moment donné, ses aptitudes me font de moins en moins d’effet. Pour ainsi dire, ça fait bien une ou deux minutes que je ne sens plus rien. “Tout va bien?” Il ne me répond pas. Et là, je réalise la gravité de la situation. Cet enfoiré s’est endormi. ENDORMI! La tête entre mes jambes, comme un bébé dans les jupes de sa mère. Je n’en reviens pas. Ok, il est tard. Mais quand même!
Voilà comment je me suis retrouvée dans la rue, à 5 h du matin, mes chaussettes sous le bras et ma culotte dans la poche. Pas très fraîche. Heureusement, le durum du coin est encore ouvert. Si ma dignité s’est évanouie, elle aura au moins eu le don de m’ouvrir l’appétit.
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